Ignazio Cassis veut rester un vrai libéral au gouvernement
Election au Conseil fédéralElu ce mercredi pour remplacer Didier Burkhalter, le Tessinois promet de s'engager pour la cohésion nationale. Interview.

Charmeur, enchaînant les touches d’humour, le Tessinois Ignazio Cassis s’est prêté au jeu des questions, rappelant d’un sourire qu’il était prêt à répondre même à celles qui n’étaient pas formulées en italien.
– Vous êtes élu au Conseil fédéral. Dans quel état d’esprit êtes-vous?
– Aujourd’hui est un jour de fête, et j’essaie de jouir au maximum de ce moment. Je ressens une joie immense et je remercie l’ensemble des membres de l’Assemblée fédérale de m’avoir élu à cette fonction. Ce n’est pas uniquement de la joie, mais aussi un honneur, parce que la Suisse de langue italienne fait enfin son retour au Conseil fédéral après dix-huit longues années. Je promets de m’engager pour renforcer encore cette cohésion nationale.
– Comment avez-vous vécu les minutes qui ont précédé le vote?
– Je suis entré au Palais fédéral avec l’espoir d’être élu. Mais je n’avais aucune certitude. Je sais que la Nuit des longs couteaux peut apporter des surprises. Au moment où le président du Conseil national a annoncé mon élection, j’ai ressenti un immense soulagement. Un poids énorme en moins, car je portais aussi sur mes épaules les espoirs de toute la Suisse de langue italienne.
– Que pouvez-vous apporter au Conseil fédéral en tant qu’italophone, notamment pour la cohésion nationale?
– On ne peut pas construire de pont s’il manque le fer. Il fallait d’abord apporter la matière à l’intérieur du gouvernement. Cette matière, c’est une personne italophone qui pense, écrit ou rit dans une autre culture. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’on ne demande jamais aux Alémaniques ce que leur présence apporte de particulier au gouvernement. Lorsque vous avez vécu cinquante-six ans au Tessin, vous savez ce que signifie le fait d’être une minorité, vous connaissez la réalité des régions frontalières, vous avez des émotions que les autres n’ont pas.
– Que dites-vous à ceux qui n’ont pas voté pour vous?
– Je n’oublie pas ceux qui n’ont pas été élus et je tends la main à tous ceux qui n’ont pas voté pour moi. Si j’ai décidé d’écrire une nouvelle page dans ma vie, c’est pour me mettre à 200% à disposition de la Suisse, de toutes ses régions, et tous les élus indépendamment de leur parti ou de leur idéologie. Le Conseil fédéral n’est pas un parlement en miniature, c’est un collège et son fonctionnement est différent. En tant que PLR, je porterai évidemment les valeurs libérales et radicales. Mais je sais aussi que ces valeurs devront s’accorder avec celles de mes collègues. Et je soutiendrai les décisions prises par le gouvernement au nom de la collégialité.
– Vous affirmez vouloir défendre des valeurs libérales. Votre élection fera-t-elle pencher le Conseil fédéral à droite?
– Tout dépend de l’échelle sur laquelle vous mesurez les valeurs. Je suis libéral d’un point de vue économique, mais aussi sur les questions de société. C’est ainsi que j’ai voté au parlement depuis dix ans. C’est ma ligne politique et c’est celle que je vais maintenir au Conseil fédéral. Je vais agir dans le respect de ceux qui pensent différemment. Mais je veux surtout rester le même. Ne pas changer.
– Vous êtes pressenti pour reprendre le Département des affaires étrangères. Quelle pourrait être votre première décision à ce poste?
– Le Conseil fédéral décidera vendredi de la distribution des dicastères. Et je n’ai aucune idée de ce qui va être décidé. Je suis curieux et ouvert à n’importe quels défis. Une fois que j’aurai un département, je vous demanderai de me laisser au moins cent jours afin de prendre mes marques et de pouvoir répondre à votre question. (TDG)
Créé: 20.09.2017, 15h41
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