Le 27 janvier, le Grand Conseil abordait en plénière un court débat précédant, sans vote à la clé, le renvoi en commission pour examen de l’initiative populaire «Une Vie ici, une Voix ici… Renforçons notre démocratie» (IN 189).
L’IN a été déclenchée par l’échec, à une voix près, le 26 mars 2021, de l’entrée en matière d’un projet de loi rédigé à l’identique. L’opiniâtreté de collecteurs de signatures a rencontré dans l’électorat du canton un écho suffisant pour lui permettre de se prononcer dans les urnes. Le Conseil d’État, dans sa nouvelle majorité issue du congé donné à Pierre Maudet, a pris le contre-pied de sa prestation précédente en recommandant le 11 janvier au Grand Conseil de l’adopter sans contreprojet, provoquant, outre les trémolos du MCG relayant son magistrat, le présent débat. Les initiants·e·s ont tenu à l’inaugurer par un tract rappelant à l’hémicycle le bien-fondé d’une démarche que sa gauche y a unanimement soutenue.
«L’IN respecte la lettre et l’esprit de la Constitution fédérale. Place au débat populaire et à l’arbitrage des urnes!»
On y reste confondu par l’indigence émanant de l’UDC, MCG, PLR et PDC, arc-boutés, avec une suffisance doublée d’impuissance à en faciliter les conditions à Berne, sur le préalable de la naturalisation pour exercer le moindre grain de citoyenneté à Genève. On a honte de rappeler à l’UDC, osant prôner un délai de carence avant tout retour sur le sujet, que ce préalable a été effacé au plan municipal il y a 18 ans par le peuple genevois. Que le Centre puisse concéder à la gauche le monopole de l’extension des droits démocratiques à Genève devrait siffler à l’oreille de ses électeurs.
L’IN s’en prend aussi au défaut d’éligibilité obligeant l’électorat à ne choisir d’élus que parmi 73% d’Helvètes patentés. Ses avocats, hier prêts à n’inclure que l’élection au Conseil municipal et au Grand Conseil, ont préféré reprendre la version limpide du projet, déjà validée en commission. Exclure la bien éventuelle élection de magistrats étrangers ne suffit pas à calmer le député Alder.
Loin de s’incliner devant pareil exploit, il agite l’invraisemblable épouvantail du choix d’un·e élu·e aux États, prêt·e à trahir, contre 245 collègues suisses à l’Assemblée nationale, secrets militaires et diplomatiques auxquels il ou elle aurait eu accès. Au lieu de truffer notre Constitution de clauses d’exclusion, accuser sans rire l’IN de crime contre la citoyenneté, exiger ici l’antichambre de la naturalisation qu’est le permis C, qu’ils aillent combattre à Berne l’imaginaire lacune qu’ils imputent à une Constitution fédérale qui exige la nationalité au Conseil national tout en donnant latitude aux cantons de légiférer sur l’accès aux États!
En proposant des droits politiques complets à tous les résidents dans le cadre des compétences du canton et sous les conditions de durée en vigueur, l’IN respecte la lettre et l’esprit de la Constitution fédérale. Place au débat populaire et à l’arbitrage des urnes!
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L’invité – Soutenons les droits politiques des étrangers