
Soral, 19 septembre
En droit, une zone de non-droit n’existe théoriquement pas, étant donné qu’une législation applicable au cas d’espèce existe ou existera au travers d’une jurisprudence. [...]
Dans le langage courant, une zone de non-droit est un territoire au sein duquel des groupes s’opposent par des actes délictueux à l’application de la loi. [...]
Par opposition, en termes journalistiques, une zone de non-droit est assimilée à un village ou un quartier laissé pour compte où la police n’est pas ou peu présente, laissant ainsi la délinquance s’installer.
Il ne s’agit plus d’une absence totale de droit mais d’un défaut d’application du droit. C’est cette dernière définition qui s’applique au village de Soral, dénoncé par un groupement appelé «VAD», pour village à défendre.
Les dérives observées concernent tout d’abord les excès de vitesse. Une étude récente a démontré que la vitesse moyenne des véhicules se situe au-delà des normes légales, alors que les limites sont clairement supérieures à ce que l’on peut considérer comme raisonnables dans un tel village.
L’État se contente de le constater, sans songer à installer des contrôles de radars automatiques, sans organiser plus de contrôles aléatoires, refusant même d’en réaliser sur certains tronçons à défaut de signalisations réglementaires.
Il en va de même pour le bruit, réglementé par l’Ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit (OPB), qui précise les valeurs limites à respecter. Un rapport récent révèle systématiquement leur dépassement.
L’État, faisant fi des règles qu’il était censé appliquer en 2018 déjà, s’est contenté de demander un allègement aux citoyens lésés. C’est sans compter les récentes salves de klaxons en guise de représailles observées depuis la mise en place de feux dont le but était de limiter le bruit.
Des dizaines d’autres règles sont quotidiennement violées, telles que la circulation de véhicules sur des trottoirs empruntés par des écoliers, la destruction de potelets, le non-respect quasi systématique du stop au fameux carrefour, deux douanes désaffectées qui se sont transformées en passoires… De plus, les prévisions prévoient une augmentation constante du trafic.
Il y a des décennies, des situations similaires en Europe ont été constatées dans certains quartiers, qui sont devenus avec le temps de véritables ghettos dont l’État et la police ont progressivement perdu le contrôle. Il est temps pour le gouvernement genevois de faire respecter la loi avant qu’une dérive irréversible ne se produise.
Alexandre Lädermann, au nom du VAD
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Lettre du jour – Soral, un village à défendre