Politique d'asileSommaruga exclut de renvoyer les Érythréens
La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a affirmé qu'il n'est pas question de renvoyer les Érythréens dans leur pays.

Sous pression sur la question érythréenne, Simonetta Sommaruga a clarifé les choses ce jeudi 6 août lors d'une rencontre d'été avec les médias à Berne. «Il est inconcevable que la Suisse renvoie des personnes dans un État arbitraire», a déclaré la présidente de la Confédération lors d'une rencontre estivale avec les médias à Berne.
Un État de non-droit
Les nombreux rapports et informations sur l'Erythrée sont unanimes pour décrire ce pays d'Afrique de l'Est comme une dictature et un Etat de non-droit, où même le CICR n'a pas accès aux prisons, a-t-elle critiqué. Raison pour laquelle aucun autre pays européen ne renvoie des personnes en Erythrée.
Si cette situation devait changer, la Suisse pourrait éventuellement conclure un accord de réadmission avec cet Etat. Mais pour le moment, cette voie n'est pas envisageable, a tranché la socialiste.
Dans une lettre adressée au Conseil fédéral, le gouvernement lucernois réclame que le statut de réfugié soit retiré aux Erythréens. Selon conseiller d'Etat PDC Guido Graf, le droit d'asile est trop généreux et il faudrait privilégier un droit de séjour provisoire et non un droit d'asile quasi systématique.
Moins qu'en 2012
Ses propos se fondent sur une fausse hypothèse, a rétorqué la conseillère fédérale lors de la promenade traditionnelle avec les journalistes le long de l'Aar. Environ la moitié des requérants d'asile en provenance d'Erythrée ne sont pas reconnus comme réfugié, mais uniquement accueillis provisoirement. Ce que demande l'exécutif lucernois «se pratique donc déjà».
Et la conseillère fédérale de calmer les ardeurs: la Suisse n'est pas submergée par les réfugiés. La situation est différente dans d'autres pays. En Allemagne par exemple, le nombre de demandeurs d'asile a plus que doublé au premier semestre 2015 par rapport à la même période de l'année précédente.
La Hongrie, qui n'est pas un pays de destination attractif, a enregistré plus de 68'000 requérants de janvier à juin, contre 5440 un an auparavant. En Suisse, ce chiffre est passé de 10'278 au premier semestre 2014 à 11'873 en 2015. Jusqu'à présent, ce nombre est moins élevé qu'en 2012, a rappelé la ministre de la justice.
Et la situation à la frontière sud est aussi sous contrôle. Quelques dizaines de requérants d'asile arrivent chaque jour et ces derniers sont très rapidement répartis, a-t-elle assuré.
Tout sauf une crise
Les cantons sont néanmoins dans une situation difficile, car ils doivent ouvrir davantage d'hébergements, a-t-elle admis. «C'est une tâche exigeante, je l'ai vécue moi-même», a poursuivi celle qui était conseillère communale de Köniz (BE) jusqu'en 2005. Mais malgré des tensions dans certaines communes, «c'est tout sauf une crise».
Les cantons et la Confédération ont bâti une nouvelle politique d'asile ensemble au cours des dernières années. Ils ont décidé à l'unanimité d'accélérer les procédures d'asile, a-t-elle insisté.
Et de conclure: dans l'ensemble la coopération avec les cantons en matière d'asile se déroule très bien. Une lettre d'un seul canton ne doit pas tout remettre en cause. «L'asile est un thème électoral prisé».
ats
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