Servette paiera la police pour la sécurité de ses matches
Les déploiements policiers coûteront entre 500 et 8000 francs aux clubs de hockey et de football. Une première.

Désormais, les clubs paieront pour la sécurité de leurs événements, même lorsque les débordements se produisent en dehors de leurs enceintes. Les sommes de ce «forfait» n'atteignent pas des sommets, mais le partenariat entre le Département de la sécurité et de l'économie (DSE), le Genève-Servette Hockey Club et le Servette Football Club marque un tournant dans la gestion de la sécurité lors de manifestations sportives. Qu'ils soient politiques ou sportifs, les signataires de cette charte ont salué le «nouveau concept de sécurité» dont le point de départ pourrait être résumé dans la phrase de Pierre Maudet, conseiller d'Etat en charge de la Sécurité: «Les finances publiques ne vont pas tout supporter.»
Cent Genevois répertoriés
Concrètement, forces de police et responsables des clubs évalueront ensemble et au début de chaque saison le risque de chaque rencontre au programme. Selon son niveau – faible, modéré ou élevé – les clubs de hockey et de football passeront à la caisse. La facture se monte à 500 francs pour un match à faible risque; elle atteint 8000 francs dans les cas les plus critiques. Une jurisprudence de 2009 du Tribunal fédéral permet de facturer «partiellement» les frais de police lors de rencontres sportives.
Globalement, Genève a été relativement épargné par les violences de supporters ces dernières années et «la tendance est à la baisse en matière de sécurisation», constate Pierre Maudet. Mais en déplacement, les supporters genevois n'ont pas toujours été des anges. A Lausanne particulièrement, au stade comme à la patinoire, où plusieurs derbys lémaniques se sont terminés par de la castagne et des déprédations. A Sion, en 2011, des fans servettiens s'étaient défoulés sur les gradins après avoir forcé le dispositif de sécurité du stade.
Comme la plupart des cantons suisses, Genève adhère au concordat instituant des mesures contre la violence lors des manifestations sportives (lire ci-contre). Parmi les mesures entrées en vigueur en 2010, la base de données Hoogan, qui recense les hooligans de Suisse, compte une centaine de Genevois (sur 1500 au total). Ils se sont vu infliger des interdictions de périmètre par les clubs pour des périodes allant de 12 à 36 mois. Par ailleurs, Genève compte un seul multirécidiviste pour lequel les autorités cantonales ont ordonné une garde à vue «préventive», à savoir l'obligation de se présenter dans un poste de police à l'heure de la rencontre.
La finale de la Coupe?
Pour Christian Cudré-Mauroux, chef des opérations de la police, la nouvelle méthode permettra notamment de renforcer le dialogue avec les supporters. Un travail qui incombe à la Brigade de recherche et d'îlotage communautaire (BRIC) depuis plusieurs années. Sur le terrain des coûts, les procédés devraient être optimisés. «Avant, chacun faisait l'analyse des risques de son côté: le club calculait, la police également. En cas d'affrontement, par exemple, une intervention de la police dans l'enceinte du stade aurait pu être facturée. Mais ce n'est jamais arrivé à Genève», précise-t-il.
Dès lors, Hugh Quennec, président des deux «Servette», envisage d'attirer de grands événements à haut risque. Parmi ceux-ci, la finale de la Coupe de suisse de football. L'an dernier, Pierre Maudet s'était dit prêt à l'accueillir, mais la Ligue n'avait pas retenu la candidature genevoise.
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