Alors qu’en novembre, tous les projecteurs étaient braqués sur Glasgow, où la communauté internationale était au chevet du climat, les négociations en cours à Genève sur la crise de la biodiversité focalisent beaucoup moins l’attention. Pourtant, elles ne sont pas moins cruciales.
La disparition d’espèces vivant sur Terre s’accélère à un rythme jamais atteint jusque-là. Les chiffres donnent le vertige: un million d’espèces – soit une sur huit – sont menacées d’extinction. Certaines s’éteignent avant même que les scientifiques n’aient eu le temps de les étudier.
Le problème, c’est que cela ne saute pas aux yeux du commun des mortels, contrairement aux étés caniculaires à répétition, aux incendies, inondations et autres effets du changement climatique, qui n’épargnent plus aucune région du globe. La faune sauvage est par essence discrète, car elle a appris à fuir l’humain pour vivre dans les rares interstices d’espace et de temps qu’il ne s’est pas accaparés. Si ses populations s’amenuisent, voire disparaissent, cela peut facilement passer inaperçu.
Mais même l’espèce a priori la plus insignifiante peut rendre des services écosystémiques dont nous ne sommes pas forcément conscients. On sait l’importance de la chaîne alimentaire ou des insectes pollinisateurs, par exemple. Mais au-delà, les interactions entre espèces, qu’elles soient animales ou végétales, sont encore mal connues.
Quand on voit que, malgré la large prise de conscience au sujet de l’urgence climatique, on peine toujours à enrayer la spirale du réchauffement, il y a de quoi se faire du souci pour l’érosion de la biodiversité, dont l’ampleur et les enjeux restent encore globalement méconnus du grand public. Or, là aussi il y a urgence à agir avant d’atteindre le point de non-retour.
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Éditorial – Sauver la biodiversité, une urgence qui passe inaperçue
L’érosion de la biodiversité ne saute pas aux yeux du grand public, même si ses enjeux sont aussi importants que ceux du changement climatique.