FootballSauthier: «Aujourd’hui, on regarde Servette différemment»
Au moment du retour sur les terrains, le latéral grenat évoque les progrès accomplis. Le capitaine de la Praille en profite pour délivrer un message à l’intention des supporters.

Servette a bouclé sa première partie de saison avec 19 points qui le placent au 7e rang de la hiérarchie (mais à un seul point de la troisième marche du podium occupée par Saint-Gall). Après 14 matches, il en comptait un de moins la saison dernière à pareille époque. On pourrait donc parler de progrès, mais qu’en est-il dans la réalité? C’est notamment ce que l’on a demandé à Anthony Sauthier, son capitaine. À 29 ans, le Genevois d’origine valaisanne compte déjà 215 matches et 13 buts à son actif sous les couleurs grenat.
Anthony Sauthier, quand l’on retrouve ses coéquipiers au moment de la rentrée des classes comme ce fut le cas ce mardi, on se dit quoi?
Ah, déjà de retour! C’est un peu comme si l’on s’était quittés hier… Cette pause a été incroyablement courte. Même si elle est passée à toute vitesse, cette coupure de 10 jours a fait du bien à tout le monde. C’était important de se déconnecter et de pouvoir se ressourcer en famille.
Autre première, le fait que Servette, à l’instar des autres équipes, doive renoncer au traditionnel camp d’entraînement au sud de l’Europe…
Cela fait bizarre. Dans ma carrière, je n’ai pas le souvenir d’être resté en Suisse. Mais on va s’adapter. À Genève, c’est les tropiques sous la grisaille! (Rires)
Qu’attendez-vous de 2021?
À titre personnel, je ne vais pas me plaindre de 2020 puisque l’année a coïncidé avec la naissance de notre fille Emma, qui a aujourd’hui 4 mois. J’ai certes eu le Covid l’automne passé, mais avec des symptômes très légers. J’ai continué sinon de pouvoir exercer mon métier, j’ai toujours reçu mon salaire. Mais j’ai une pensée pour tous ceux et celles pour qui cela a été bien plus compliqué que moi.
«Le football sans spectateurs, ce n’est plus vraiment du football. On en a tous marre de cette situation.»
Avant la reprise, quel serait le message du capitaine?
J’espère que l’on pourra à moyen terme retrouver du public dans les stades. Parce que le football sans spectateurs, ce n’est plus vraiment du football. On en a tous marre de cette situation, et nos fans sans doute également. On souffre de leur absence et l’on se réjouit de les retrouver. Car quand on entre sur une pelouse et que l’on voit des tribunes vides, c’est terrible. On ne s’y habitue pas.
Quel regard portez-vous sur la première partie de saison du Servette FC?
Au début, on s’est fait peur. On s’est même retrouvé dernier après notre défaite à domicile contre Lucerne. On a su relever la tête, battre le champion YB chez lui. Ce faisant, on a démontré que l’on pouvait jouer le haut du tableau. On savait qu’il y aurait des moments de doute, mais on est parvenu à les surmonter.
«Ce que l’on souhaite, c’est jouer le haut du classement, accrocher l’Europe si l’on peut.»
À considérer son parcours jusque-là, Servette est-il en progrès?
C’est une bonne question. La saison dernière, on avait beaucoup joué sur l’euphorie de la promotion. On était considéré comme le p’tit dernier que personne n’attendait vraiment. Aujourd’hui, on regarde Servette différemment. Je pense que l’on a confirmé. Des nouveaux ont été intégrés, la mayonnaise est en train de prendre.
S’il fallait parler des ambitions, que diriez-vous?
On n’est pas loin de la tête mais pas encore sauvé. Ce que l’on souhaite, c’est jouer le haut du classement, accrocher l’Europe si l’on peut, tout en offrant un spectacle. Le nom de Servette a toujours été associé au beau jeu. Et si à un moment donné, il n’y a plus ou moins de beau jeu, il faut pouvoir s’appuyer sur d’autres valeurs, ce que l’on sait aussi faire.
En fin de compte, Servette ne se retrouverait-il pas à la croisée des chemins?
Peut-être… Notre objectif, c’est de nous installer durablement en haut. Ce n’est jamais bon signe de regarder derrière. On veut avancer tous ensemble en regardant au loin, le plus haut possible.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.