Mes bons plans spectaclesSans blague, que nous prépare la scène pour le 1er avril?
Et si on allait au théâtre le soir du poisson? Quelques propositions subjectives, légères ou sérieuses, toutes programmées dans le canton. Promis juré.

En vrai, vous pourrez aussi aller au Théâtre Am Stram Gram découvrir «Beaucoup de bruit pour rien» à une autre date, puisque la comédie se joue du 24 mars au 2 de ce mois qui démarre avec un gros éclat de rire. Quoique les enfants dès 8 ans ne verront sans doute pas d’inconvénient à traîner leurs tristes aînés au-devant de cette adaptation de Shakespeare un poisson collé dans le dos. D’autant que, pour épicer sa toute première facétie destinée au jeune public, le grand manitou anglais Dan Jemmett confie la double intrigue amoureuse aux élèves en fin de cursus de l’École de théâtre Serge Martin. Énergie juvénile à foison, donc.
Déferlante d’ados

Aux mêmes dates ou presque (24 mars-5 avril), la salle de la route de Frontenex s’associe à ses voisins la Comédie et le Pavillon ADC pour simultanément ouvrir grand leurs portes eaux-viviennes à la jeunesse. L’opération VIVA (pour vis! et va [au théâtre]!) invite en effet les élèves des écoles secondaires genevoises à proliférer sur les plateaux impliqués: que ce soit à travers sept projets issus des ateliers du DIP (cycles et collèges) ou par le biais de formes artistiques plurielles (film, expo, impro, radio…). Et s’il se décrétait le samedi 1er que ce temps fort dédié aux ados se reproduisait chaque printemps?
Clapotis transgénérationnel

Pour ne pas entraver le jaillissement de cette fontaine de jouvence ne figurera pas au menu de VIVA «Une mort dans la famille» pourtant également à l’affiche de la Comédie du 31 mars au 6 avril. Avec Marie-Christine Barrault en grand-mère sur le point d’intégrer un EMS, cette coproduction écrite et mise en scène par le Britannique Alexander Zeldin («Love») explore les recoins psychologiques d’un foyer où cohabitent trois générations endeuillées par la mort du pater familias. Si les larmes vous perlent, ce ne sera peut-être pas de rire, mais pas de tristesse non plus: juste de cette émotion dont regorge la réalité sociale.
Mers lunaires

Si elle ne se spécialise pas exactement dans le poisson, Marion Baeriswyl a pris l’habitude de s’extraire de la condition humaine pour mieux s’accorder à la nature. Après «Sismes» et «Tropique», la chorégraphe genevoise retrouve sa scène de prédilection, le Théâtre du Galpon, pour faire corps avec la planète du 23 mars au 2 avril. Conçue pour un trio de danseuses, «Nous voulons la Lune» se veut une pièce «à la fois minérale, animale et céleste» qui accorde la part du lion à la contemplation et à l’immersion sonore. Si l’on se fie aux mouvements épousant ceux des plantes dans ses précédentes créations, ça promet.
Toujours en danse, on notera que la Compagnie 7273 de Laurence Yadi et Nicolas Cantillon fêtera les 10 ans de son tube «Tarab» en lui offrant en one-shot, le 1er avril à la Salle du Lignon, un format «redux». N’entendez pas dans la formule une version réduite, mais au contraire compacte, c’est-à-dire augmentée de 10 à 17 interprètes: l’occasion d’embarquer dans la transe la relève issue des diverses formations proposées en Suisse.
Vague féminine
À l’autre bout du canton, sur le petit plateau du Crève-Cœur, un projet rescapé de la crise pandémique ressuscite jusqu’au 2 avril la première tragédienne star qui irradia Paris au tournant du XXe siècle. Portée à bout de bras par trois femmes fortes – Anne-Shlomit Deonna, Marie Probst et Pascale Vachoux –, la pièce «Sarah Bernhardt, monstre sacré!» rend hommage tant à l’actrice qui fut tour à tour Phèdre, la Dame aux camélias ou Froufrou qu’à l’exubérante personnalité assoiffée de libertés nouvelles. Un biopic en canon qui s’inspire d’anecdotes réelles, de lettres d’amour et de fragments de monologues.
Marée enfantine

Loin sur l’autre rive, c’est à nouveau une marée enfantine qui est attendue sous le chapiteau du Théâtre Forum Meyrin dressé sur le parking du Centre sportif des Vergers. Les jongleurs acrobates du Zirkus FahrAwaY d’outre-Sarine y livreront du 28 mars au 2 avril leur «Ballett» de récup, qui remplace les tutus par des palettes, les pointes par des sangles et la musique symphonique par des pouêt-zgling improbables.
Et pour ceux, quel que soit leur âge, qui trouveraient la prestidigitation plus appropriée pour un poisson d’avril, ils plongeront avec délice, le jour J, dans les nombreuses activités du Festival vive la magie, qui élira domicile au Théâtre du Léman. Avec un peu de chance, on ne saura plus du tout y distinguer le vrai du faux.
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