Fluidifier le trafic routierRouler à 60 km/h sur l’autoroute pourrait être une solution
Pour diminuer les embouteillages, la ministre des Transports Simonetta Sommaruga étudie une nouvelle mesure. Les essais pilote pourraient être lancés en 2023.

Comment réduire les bouchons? La ministre des Transports Simonetta Sommaruga propose une solution claire: limiter la vitesse à 60km/h sur les autoroutes. L’année dernière, la Suisse a enregistré près de 32’500 heures d’embouteillage sur les routes nationales, selon un article du «TagesAnzeiger»
Au-delà du temps perdu, les embouteillages coûtent de plus en plus cher. Selon l’Office fédéral du développement territorial (ARE), les coûts liés au temps passé dans les bouchons se sont élevés à environ 1,67 milliard de francs en 2019, soit 380 millions de plus qu’en 2015.
À cela s’ajoutent les coûts environnementaux, climatiques, énergétiques et liés aux accidents. Au total, l’ARE estime que les frais dépassent largement les deux milliards de francs.
Décision en 2023
L’Office fédéral des routes (OFROU) analyse différentes mesures pour améliorer la fluidité du trafic. Réduire la vitesse sur les autoroutes à 60 kilomètres par heure fait partie des propositions les plus radicales et controversées.
«Nous examinons si une limite de 60 km/h sur les installations d’harmonisation des vitesses permet de maintenir la fluidité du trafic.»
À l’aide de modèles de calcul, l’Office analyse les effets de cette mesure sur la fluidité du trafic ou sur les stratégies d’évitement des automobilistes. Si les résultats de l’OFROU sont positifs, un essai pilote pourrait être lancé. La décision sera prise en 2023.
Réduction de 60%
«Nous examinons si une limite de 60 km/h sur les installations d’harmonisation des vitesses permet de maintenir la fluidité du trafic plus longtemps qu’avec une limite de 80 km/h», annonce le porte-parole de l’OFROU Bruno Schmid à nos confrères du «TagesAnzeiger».
En réduisant la vitesse à 80km/h, il a été démontré que le trafic s’écoule plus facilement et que le nombre d’accidents diminue. Appliquée notamment sur l’A14 entre Rütihof et Rotsee dans le canton de Lucerne, cette limitation a permis de réduire les embouteillages de 60% et les ralentissements de 25%.
Une régulation dynamique de la vitesse est déjà en place sur 400 kilomètres d’autoroutes, selon l’OFROU. Les régions de Zurich, Winterthur, Genève et Lausanne sont déjà équipées. Ce système permet de donner aux conducteurs des consignes variables de vitesse à respecter en fonction de l’état du trafic. Au total, 1600 kilomètres devront être couverts d’ici 2026.
Proposition controversée
La solution envisagée semble correspondre à la réalité du terrain: «Circuler de manière continue à 60 km/h correspond davantage à la vitesse moyenne réelle dans les secteurs sujets aux embouteillages, où il faut sans cesse s’arrêter pendant plusieurs minutes», assurait l’année dernière déjà José Ibarra, spécialiste du Centre de transport de l’EPFL.
Pourtant, la mesure proposée pour améliorer l’état du trafic autoroutier n’est pas au goût de tous. Selon l’Automobile Club Suisse (ACS), une réduction de vitesse à 60 kilomètres par heure sur l’autoroute sera totalement inutile. L’Association suisse des transports routiers (ASTAG) est du même avis, estimant même que cela serait contre-productif.
Parmi les autres mesures à l’étude visant à fluidifier le trafic, on retrouve notamment l’interdiction pour les camions de rouler à gauche aux heures de pointe ou la fermeture de certaines voies et entrées d’autoroute. L’OFROU décidera l’année prochaine des mesures qui seront mises à l’essai.
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