Roche a étoffé son chiffre d'affaires consolidé au terme des neuf premiers mois de 2016. Les revenus du géant pharmaceutique bâlois totalisent 37,5 milliards de francs, en hausse de 6% (ou 4% à taux constants) comparé à la même période un an plus tôt. La direction maintient ses ambitions pour l'exercice.

Les deux divisions ont poursuivi leur croissance, souligne jeudi Roche. L'évolution au sein de Pharma et Diagnostics a été portée par les nouveaux produits, commente Severin Schwan, patron de la multinationale, cité dans le communiqué, tout en signalant la bonne progression du pipeline de recherche et développement.

«Nous avons derrière nous un nombre sans précédent de lancements en l'espace d'une courte période», a réitéré l'Autrichien en conférence téléphonique. Au cours des douze derniers mois, pas moins de cinq nouveaux médicaments ont été mis sur le marché, a-t-il précisé.

Au seul troisième trimestre, le chiffre d'affaires global s'inscrit à 12,5 milliards de francs. A taux de change constants, il s'est enrobé de 3% par rapport au même trimestre un an plus tôt.

Le Brexit et ses conséquences sur la livre sterling n'ont eu qu'un impact minime, a assuré la direction. Au contraire, les revenus ont profité du raffermissement du dollar, du yen et de l'euro.

Le titre oscille

Sur neuf mois, la division Pharma a généré un chiffre d'affaires en progrès de 5% (4% à taux de change constants) en comparaison annuelle, à 29,1 milliards de francs. Le secteur a été tiré par les médicaments anticancéreux et immunologiques.

Pour la période de janvier à fin septembre, le segment Diagnostics a lui gagné 7% sur un an à 8,4 milliards de francs. Ici, les ventes, en croissance dans toutes les régions, ont été soutenues par la demande en produits d'immunodiagnostic, selon Roche.

A la Bourse suisse, le titre du géant bâlois oscillait autour de l'équilibre, après une performance globale sur neuf mois dans le bas de la fourchette des pronostics. Les analystes misaient en moyenne sur un chiffre d'affaires total de 37,58 milliards de francs, dont 29,28 milliards pour Pharma.

«Solide» départ

La principale division a pourtant bénéficié de la demande de Perjeta et Herceptin, deux médicaments contre le cancer du sein, ainsi que de l'impulsion du traitement pour la polyarthrite rhumatoïde. Le Tecentriq pour le traitement du cancer de la vessie a pris quant à lui outre-Atlantique un départ qualifié de «solide», générant 77 millions en trois mois.

Par région, les recettes ont crû de 6% (3% à taux constants) aux Etats-Unis à 13,8 milliards de francs. En Europe, elles ont augmenté de 7% (5%) à près de 7 milliards. Au Japon, les revenus ont stagné en devise locale, mais bondi de 15% exprimés en francs. Dans le reste du monde, ils sont en repli de 2%, mais en hausse de 4% à taux constants.

En monnaies locales aussi, les ventes de Diagnostics ont décollé dans la région Asie-Pacifique ( 17%). Le segment dédié au diabète continue toutefois de pâtir d'un «contexte de marché exigeant» en Amérique du Nord.

Dans la bonne direction

Commentant la récente décision du Conseil fédéral d'augmenter de 6500 à 7500 en 2017 les contingents de permis de séjour pour les ressortissants extra-européens, Severin Schwan estime que c'est «un pas dans la bonne direction». «Idéalement, j'aurais souhaité un retour au niveau d'avant 2014, soit 8500», a-t-il déclaré.

Après avoir émis critiques et inquiétudes l'été dernier, le grand patron assure que la multinationale a été en mesure de pourvoir à ses postes hautement qualifiés. En ce qui concerne la mise en oeuvre de l'initiative contre l'immigration de masse, il s'est redit «confiant que la Suisse signera une solution pragmatique» avec l'Union européenne.

Marché compétitif

Concernant l'avenir proche, Tecentriq vient tout juste d'obtenir l'homologation des autorités sanitaires américaines pour le traitement de certains cancers du poumon non à petites cellules à un stade avancé. Pour Roche, c'est le prélude d'un large programme centré sur ce produit.

Le marché du cancer du poumon, le plus important, est très compétitif. Néanmoins, le groupe mise sur la croissance tirée par Tecentriq dès l'an prochain.

Pour l'ensemble de l'exercice en cours, la direction maintient ses ambitions. La multinationale rhénane table, à taux constants, sur une progression entre 1 et 5% des ventes. Le bénéfice par action, tout comme le dividende, sont aussi escomptés à la hausse.

ats