Robinson Crusoé, héros de Jean-Jacques Rousseau
Dès les premières pages des Confessions, Jean-Jacques Rousseau parle de sa passion pour la lecture, effet d'inoubliables moments passés avec son père à lire les ouvrages – notamment des romans que sa mère possédait. Jean-Jacques et son père, Isaac, ne cessent de s'adonner à cette occupation aussi bien durant le jour qu'à la veillée.
Remémorant cette période, Jean-Jacques Rousseau observe que lire de manière intense accroît la soif de découvrir d'autres récits, de connaître le dénouement d'autres romans. Son enthousiasme l'incite à apprendre par cœur des sermons sur les mystères divins. La mission de l'homme sur la terre le captive. Il fait siennes les interrogations de Bossuet sur l'homme et son âme. Il ne peut abandonner la lecture de Plutarque, peinture de l'âme humaine, sorte de traité pédagogique. Le moraliste grec n'a rien oublié de ses nombreux voyages.
L'imaginaire érotique et l'enseignement d'Ovide sur l'art d'aimer retiennent son attention. Jean-Jacques Rousseau s'inspire du génial Molière, de son impertinence. Il admire son courage de dénoncer les artifices de la société parisienne, les impostures qu'engendre la rigidité des classes sociales. L'énumération serait imparfaite si l'on oubliait de parler des personnages auxquels Jean-Jacques Rousseau aime à s'identifier.
A ses yeux, l'ouvrage intitulé Robinson Crusoé, du romancier anglais Daniel Defoe, constitue la référence majeure. Ce personnage accompagne Emile dès son plus jeune âge. Jean-Jacques Rousseau écrit: «Il existe un livre qui fournit à mon gré le plus beau traité d'éducation naturelle, ce livre sera le premier que lira mon Emile, seul il composera durant longtemps toute sa bibliothèque et dans les temps il y tiendra une place distinguée.»
Ainsi, Jean-Jacques Rousseau crée-t-il un nouveau système éducatif: une pédagogie associant la créativité et l'acquisition des connaissances. Robinson Crusoé, héros de Jean-Jacques Rousseau. Serait-il un archétype à l'origine de son traité sur l'éducation? Ou Emile devrait-il prendre exemple sur Robinson Crusoé pour construire sa vie, pour déterminer la priorité de ses goûts et non selon les préjugés de sa société? Robinson Crusoé ne considère-t-il pas la nature comme une alliée, le travail comme source de créativité? Située à l'écart des villes, peu tournées vers la satisfaction des besoins de l'homme, l'île de Robinson Crusoé devient symbole. Une existence aspirant à mettre en valeur les facultés humaines devient une quête rousseauiste.
Jusqu'à son dernier souffle, il est solidaire du travail associant la passion à l'apprentissage scolaire. Il pense à la protection de la nature. Il ne cesse de parler de l'autonomie des êtres humains, de l'essor de l'humanité. Il craint l'avènement d'une civilisation prête à provoquer des déluges technologiques.
La musique, la philosophie, la pédagogie, le droit, la botanique, pour ne parler que de ces cinq domaines, renouvelleront la réflexion de son temps. Interroge-t-il le nôtre aujourd'hui encore?
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