RIE III: le président du PLR est furieux contre le PS
Le probable refus socialiste de la convention négociée pour cadrer la réforme fiscale afflige Alexandre de Senarclens.

Le Parti socialiste (PS) est pris entre deux feux. Après Rémy Pagani mardi, c'est au tour d'Alexandre de Senarclens de tirer à boulets rouges sur la présidente de la formation, Carole-Anne Kast, et sur le député Romain de Sainte Marie. Le président du Parti libéral-radical (PLR) ne mâche pas ses mots et se désole devant le probable échec, après des mois de négociations, de la convention qui aurait dû lier les partis gouvernementaux. Sans ce document, le volet genevois de la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III) aura en effet plus de mal à recevoir l'aval de la population.
Alexandre de Senarclens, pourquoi réagissez-vous aussi fortement devant cet échec annoncé?
Nous sommes face à une des plus grandes réformes de la législature, et même de ces vingt ou trente dernières années. Nous ne pouvons par conséquent pas nous manquer. C'est pourquoi j'ai espéré que les partis gouvernementaux au moins cessent leur guéguerre politicienne. Il faut le répéter: RIE III n'est pas un cadeau fait aux multinationales puisque, au contraire, elles vont payer de 20 à 30% d'impôts supplémentaires. Cette réforme se fera au bénéfice des PME et des emplois. Il y avait largement de quoi défendre cet accord au PS et chez les Verts.
Qu'est-ce qui n'a pas marché?
Il y a eu la table ronde, organisée par le Conseil d'Etat, puis des discussions très intenses entre partis pour dessiner cette convention. Un vrai travail de négociation a été fait, chacun a dû faire des concessions. Nous pensions être parvenus à un accord, mais tout s'écroule en ce début d'année. J'ai l'impression qu'on en revient aux postures politiques, qu'en réalité, le PS n'a jamais été de bonne foi. Il ne défendait pas un projet pour Genève, mais des positions politiques. Je crois même que certains défendent leur intérêt personnel.
Pouvez-vous être plus précis?
J'ai le sentiment que Carole-Anne Kast, la présidente, et Romain de Sainte Marie, leur négociateur, n'ont pas eu le courage de défendre leur conviction à l'interne. Très clairement, ils ont préféré se mettre dans le sens du vent et ne prendre aucun risque dans la perspective de la course interne à la candidature au Conseil d'Etat. Quant aux Verts, ils n'ont pas osé faire valoir leur différence par rapport au PS. Ils suivent le grand frère.
Il faut toutefois admettre qu'il est difficile pour un parti de gauche de soutenir une baisse de la fiscalité.
C'est vrai, mais il y avait de bons exemples à suivre. Je pense bien sûr à Pierre-Yves Maillard, le conseiller d'Etat socialiste vaudois, ou à David Hiler. Les conseillers d'Etat de gauche actuels, Anne Emery-Torracinta et Antonio Hodgers, ont également montré la voie. Je souligne que chez nous aussi, il n'a pas été facile de faire accepter certaines concessions, comme le prélèvement de 0,22% sur la masse salariale.
Allez-vous tenter de négocier si le PS décide lundi de refuser la convention?
Non, les négociations sont terminées. Nous y avons beaucoup travaillé, avons fait des concessions, il n'y aura rien de plus. Du reste, ni le PS ni les Verts ne proposent des amendements au projet de convention. Cela montre bien qu'ils sont dans la posture.
Que va-t-il donc se passer?
Tout d'abord, nous allons jeter toutes nos forces dans la bataille du 12 février, sur le volet fédéral de RIE III. Nous ferons tout pour que cette réforme soit acceptée au niveau fédéral et cantonal. Pour le volet genevois, les discussions se dérouleront maintenant uniquement au niveau parlementaire, en Commission de la fiscalité. Nous verrons bien si, dans ce cadre, une large majorité pourra être trouvée.
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