Quand vous êtes bien calfeutrés dans vos bureaux avec une tasse de café chaud à la main, à regarder par la fenêtre la bise qui souffle tandis que le mercure plonge au-dessous de zéro degré, ayez une pensée pour les forçats du froid. Je veux parler ici des ouvriers travaillant sur les chantiers de construction.
Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, ils triment toute la journée à l’extérieur, exposés aux caprices de la météo. Or, leurs employeurs ne prennent pas toujours les mesures nécessaires – et obligatoires – pour les en prémunir. Le cas que dénoncent plusieurs syndicats aujourd’hui – et qui n’est sûrement pas le seul – en est l’illustration.
Malgré les intempéries et le froid glacial de ce début d’année, il faut croire que le respect des délais imposés par les maîtres d’ouvrage compte plus que la santé des ouvriers. Mais on ne peut pas rester indifférent au sort de ces derniers. N’oublions pas que ce sont eux qui construisent les logements dans lesquels nous habitons, les routes sur lesquelles nous roulons ou encore les bureaux dans lesquels nous avons le privilège de travailler à l’abri des intempéries.
Ces gens exercent des métiers physiquement pénibles, qui usent prématurément le corps, sans parler des risques d’accidents ou de maladies du travail, forcément plus élevés que quand on est confortablement assis à un bureau. Et on ne peut pas vraiment dire que le salaire compense cette pénibilité: la plupart des ouvriers du gros œuvre gagnent entre 4500 et 5500 francs par mois. Il est de la responsabilité des entreprises et des maîtres d’ouvrage – surtout quand il s’agit d’entités publiques – de prendre soin de la santé de ces travailleurs, par tous les temps. Nous leur devons bien ça.
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Éditorial – Respect pour les forçats du froid
Sur les chantiers, les ouvriers ne sont pas toujours protégés contre les températures glaciales de ce début d’année.