DiplomatieRelations inchangées entre Berne et Washington
Les relations bilatérales entre la Suisse et les États-Unis n’ont pas changé, même si le Trésor américain qualifie dans un rapport la Suisse de «manipulatrice de devise», assure l’ambassadeur des États-Unis en Suisse. C’est «une décision purement mécanique», selon lui.

«Il y a trois critères qui définissent si un pays manipule ou non sa monnaie. C’est basé sur les faits. La Suisse en remplissait deux. Elle en remplit trois aujourd’hui», explique Edward McMullen dans un entretien diffusé vendredi par Le Temps. Les États-Unis sont donc obligés de faire cette annonce, ajoute-t-il.
L’ambassadeur affirme qu’il a «réussi à informer les responsables du Trésor sur l’environnement si particulier de la Suisse et cela transparaît dans le rapport». Le document, poursuit-il, montre «bien que le franc suisse n’est pas le dong vietnamien», la monnaie de l’autre pays accusé de manipuler sa monnaie par Washington. «Les deux situations sont complètement différentes».
Accord de libre-échange
Selon Edward McMullen, le Trésor américain n’a pas voulu rendre ce rapport «désastreux». «Comparez-le avec le ton employé par la même administration, lorsque la Chine s’est retrouvée sur cette même liste il y a quelques mois […] Or ce n’est pas du tout le cas».
Les États-Unis respectent et admirent la Suisse, souligne l’ambassadeur. «Il y a par ailleurs un long dialogue sur l’accord de libre-échange qui se poursuit». Edward McMullen a eu la semaine dernière une conversation «très positive» sur le sujet à la Maison-Blanche. «Que ce soit au congrès, au Sénat ou au département d’État, on est convaincu de l’intérêt de cet accord» de libre-échange.
Les États-Unis ont accusé mercredi la Suisse et le Vietnam de manipuler leurs monnaies pour en tirer un avantage commercial indu et demandé à la Chine d’être plus «transparente», selon le rapport semi-annuel sur ces questions, publié par le département américain Trésor. La Banque nationale suisse (BNS) a vivement réagi à ces affirmations.
Dix autres pays, dont l’Allemagne, le Japon et l’Italie, sont placés sous surveillance, une liste dans laquelle Taïwan, la Thaïlande et l’Inde ont été ajoutés. Washington ne considère plus, depuis janvier 2020, que la Chine manipule sa monnaie, mais le pays reste sous surveillance.
ATS/NXP
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