Dans l’accueil des réfugiés ukrainiens, l’apport des personnes privées est fondamental. Le 23 juin, sur les 2859 lits occupés à Genève, 1877 étaient mis à disposition par des proches et 301 par des familles enregistrées à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés. Un tel élan de solidarité est réjouissant. Accueillir des Ukrainiens était naturel, «simplement humain», nous confie Isabelle, habitante d’Avully. Elle résume l’expérience au partage, à l’amitié.
Malgré cet enrichissement, héberger un ou plusieurs réfugiés chez soi est loin d’être anodin. Si dans la grande majorité des cas, selon Caritas, les cohabitations se déroulent très bien, tout n’est pas simple. Sur les 140 familles d’accueil suivies jusqu’à présent, 33 ont voulu arrêter après la durée minimale d’engagement (trois mois) et 17 cohabitations se sont interrompues avant ce délai. Cohabiter avec des étrangers durant des semaines n’est pas toujours aisé. Outre les contraintes liées à la configuration du logement, il faut dépasser la barrière de la langue, s’accorder sur l’éducation des enfants, organiser le partage des espaces communs, etc.
«Alors que la guerre s’enlise en Ukraine, l’accueil se pense désormais sur le long terme.»
Ce dispositif d’accueil reste probablement le plus riche sur le plan humain. Il favorise le soutien et l’intégration. Mais alors que la guerre s’enlise en Ukraine, l’accueil se pense désormais sur le long terme. Il faut proposer autre chose que le logement collectif. Pouvoir offrir aux réfugiés une certaine indépendance, la certitude de ne pas devoir changer de foyer après trois mois et l’assurance de pouvoir garder les enfants scolarisés dans leur quartier. Le Canton et l’Hospice y travaillent: des bureaux et des bâtiments privés vont être transformés en logements et des terrains pourraient accueillir des constructions modulaires.
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L’éditorial – Réfugiés: penser au long terme
La majorité des réfugiés d’Ukraine sont hébergés dans des familles. Une expérience riche et positive, mais pas toujours simple sur la durée.