VeyrierRéférendum lancé contre le dernier secteur des Grands Esserts
Comme anticipé, des habitants s’opposent au plan localisé de quartier «Cirses». Leurs arguments font déjà grincer des dents.

Du conditionnel, le lancement d’un référendum contre le dernier secteur des Grands Esserts passe à l’indicatif à Veyrier. Un groupe de citoyens (et non pas les associations de quartier) a officiellement lancé la collecte de signatures pour que la population puisse donner son avis sur le plan localisé de quartier «Cirses», qui comprend notamment une école.
«Si ce plan entre en force, argumente le document, la totalité des 1200 logements du projet urbanistique des Grands Esserts sera construite aussi vite que possible. Ceci ne respecte pas l’accord de 2012 entre l’État et la commune», qui prévoyait initialement deux étapes. Les signataires préfèrent ce calendrier en deux phases, qui leur permettrait de s’assurer qu’un certain nombre de points, comme l’intégration des habitants ou l’impact financier, se réalisent à satisfaction avant de poursuivre.
Pour rappel, selon Laurent Gaspoz, le président des Vert’libéraux de Veyrier (seul parti à soutenir le vote populaire), «rien de sérieux n’est prévu pour régler la question du trafic automobile», «à cela s’ajoutent des bâtiments prévus hideux». Il cite encore un «manque de lieu convivial de rencontre» et une «sous-utilisation des énergies renouvelables».
Des «arguments fallacieux»?
Des propos qui ont fait bondir les conseillers municipaux de tous les autres partis lors de la séance de mardi soir. Joël Jousson, de Veyrier Ensemble, en tête. «En cas d’acceptation de ce référendum, tout ce qui a été négocié avec l’État passera à la trappe.» Et de mentionner le blocage de la construction du groupe scolaire et de la nouvelle crèche. Il s’étonne que Laurent Gaspoz puisse juger de l’esthétique de bâtiments, prétendument en béton brut, alors qu’«aucune autorisation de construire n’a été délivrée à ce jour».
Concernant l’attaque sur les énergies renouvelables, le conseiller municipal rappelle qu’«une centrale au bois sera construite», et qu’un label très exigeant et contraignant en termes de consommation d’énergie a été demandé pour les bâtiments. Quant à la mobilité, Joël Jousson s’émeut qu’il soit reproché au nouveau quartier de contribuer à une «paralysie générale», sachant qu’il «comportera des coopératives d’habitations où les familles se partagent les véhicules» et où 80 logements sont destinés à des seniors «qui ne conduisent plus». Quant aux espaces de convivialité qui seraient lacunaires, il en dénombre 14’000 m2…
Cette intervention a immédiatement reçu un franc soutien des Socialistes-Verts, du PDC et du PLR. Le conseiller municipal Florian Barro a conclu sur un ton martial: «Il faudra mener un combat de guérilla contre ces arguments fallacieux, il est intéressant de voir cette première charge de munitions qui nous est fournie.» Le débat ne fait que commencer.
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