C’est ce que l’on appelle avoir de la suite dans les idées!

Il y a plus d’un lustre déjà, j’avais consacré un billet bleu à Martin et à son action épatante en faveur de l’environnement. Cet homme s’était mis en tête, quelques années plus tôt, de ramasser les canettes en alu que des soiffards abandonnent, après usage, sur la voie publique. Et il n’a pas cessé depuis…

Cet amoureux du propre en ordre s’échine, encore et toujours, à prendre ces objets trouvés sur sa route pour les recycler. Entendez par là qu’après avoir collecté un tas de canettes, il les écrase à l’aide d’une presse fournie par une entreprise de récupération genevoise à qui il livre ensuite le matériau.

Depuis 2006, Martin lui a ainsi apporté pas moins de 3300 kilos de canettes compactées. Soit l’équivalent de 214’500 canettes! Excusez du peu!

Ce faisant, notre homme fait d’une pierre trois coups: il nettoie la saleté des autres, ce qui est déjà pas mal; il contribue au recyclage d’une matière qui s’y prête parfaitement; il se fait au passage quelques sous, chaque canette valant deux centimes.

Évidemment, il n’a pas fait fortune avec cette activité, mais il a, comme on dit, la satisfaction du devoir accompli.

Si je vous reparle de Martin, c’est qu’il a piqué la mouche début mars en découvrant que le cours de l’alu avait bondi, la faute à la pénurie, sans que l’entreprise de récupération adapte pour autant ses tarifs.

Or, il s’est emballé un peu vite: on vient de lui signifier qu’il obtiendra désormais 50 centimes par kilo, contre 40 auparavant. Pas de quoi susciter des vocations chez d’autres citoyens. Mais lui est rassuré. Il collectera encore ces déchets, avec conviction et détermination.

Et il en faut! Non mais, vous connaissez beaucoup de gens capables de ramasser plus de 200’000 canettes en alu à eux seuls? Alors chapeau, Martin!

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