Violences à DijonQuatre ressortissants tchétchènes mis en examen
Quatre membres de la communauté tchétchène ont été mis en examen pour leur participation aux violences du week-end dernier à Dijon.

L’enquête sur les violences du week-end dernier à Dijon a franchi une nouvelle étape samedi avec la mise en examen de quatre membres de la communauté tchétchène interpellés pour leur participation aux expéditions de représailles menées dans la capitale bourguignonne. Trois d’entre eux ont été aussitôt placés en détention provisoire.
Le quatrième suspect est resté libre sous contrôle judiciaire. Il s’agit de trois hommes de nationalité russe et d’un Français d’origine russe. Ils faisaient partie d’un groupe de six individus arrêtés jeudi. Deux des suspects ont depuis été mis hors de cause.
Les quatre suspects ont répondu à l’appel de la communauté tchétchène: un Russe de 53 ans résidant à Dole et un Français de 41 ans habitant à Dijon, ainsi que deux Russes, un homme de 23 ans vivant à Saint-Etienne et un autre de 29 ans résidant à Troyes.
Meurtre en bande organisée
Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de 10 ans de prison et participation à un groupement en vue de la préparation de violences et dégradations, a indiqué le procureur lors d’une conférence de presse.
Ces actions ont été suivies d’autres troubles de type «urbains» dans le quartier de Grésilles, a annoncé le procureur de Dijon Eric Mathais lors d’une conférence de presse. Ces violences ont fait 20 blessés, dont deux graves: un par balles et l’autre dans un accident de voiture, dont les images ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux, a précisé le procureur. «Ces personnes reconnaissent avoir été présentes pour tout ou partie des événements mais elles contestent personnellement avoir commis des violences ou des dégradations», a ajouté le procureur.
À la suite des violences survenues dans les nuits des vendredi 12, samedi 13 et dimanche 14 juin, le parquet de Dijon a ouvert «une enquête de flagrance des chefs notamment de tentative de meurtre en bande organisée, dégradation en réunion, violences aggravées, association de malfaiteurs et participation à un groupement armé», a précisé le procureur.
Ces faits ont été suivis le 15 juin d’une démonstration de force d’hommes cagoulés dans le quartier des Grésilles, se présentant comme «nous les Arabes» sur des vidéos relayées sur les réseaux sociaux. Ces derniers sont apparus munis de ce qui semblaient être des fusils d’assaut ou des pistolets automatiques, s’en prenant à des caméras de sécurité et incendiant des véhicules. Dans le même temps, de nombreux véhicules ont également été brûlés dans la ville voisine de Chenôve. Une enquête a aussi été ouverte sur ces faits.
Calme revenu
Le calme est revenu depuis mardi dans la capitale bourguignonne, où ces violences inédites ont choqué de nombreux habitants. Samedi après-midi, peu avant la conférence de presse du procureur, une centaine de personnes, notamment des habitants des Grésilles, ont défié une interdiction préfectorale de manifester à Dijon pour réclamer la démission du préfet, accusé de laxisme face aux expéditions punitives menées le week-end dernier par la communauté tchétchène dans ce quartier sensible.
Vendredi, une vaste opération de recherche d’armes, mobilisant 140 membres des forces de l’ordre, a permis de saisir aux Grésilles 80g de résine de cannabis, un couteau, 25 cocktails molotov, ainsi que des plaques minéralogiques belges, des gants et des cagoules. «L’enquête va se poursuivre activement avec détermination», a conclu le procureur.
ATS/NXP
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