Reconversion urbaineQuatre institutions musicales se placent sous le même toit
La zone industrielle des Charmilles poursuit sa mue en accueillant le Conservatoire populaire, l’Ensemble Contrechamps, Eklekto et l’OCG.

C’est une fourmilière foisonnante, où cohabitent architectes et menuisiers, graphistes et boulangers, serruriers et sculpteurs. Mais ce n’est pas tout. Bientôt, la tour de Babel heureuse qu’incarne la zone industrielle des Charmilles (ZIC) s’enrichira de la présence de nouveaux acteurs, cheminant plutôt dans le domaine musical. C’est désormais certain: une partie des activités du Conservatoire populaire, de l’Ensemble Contrechamps, d’Eklekto et de l’Orchestre de chambre de Genève trouvera son droit de cité au cœur de ce territoire bariolé.
L’intégration de ces acteurs majeurs du paysage culturel genevois participe à une reconversion urbaine de taille, qui redéfinit l’identité du dernier site industriel propriété de la Ville. On doit la mue au départ, entre 2018 et 2019, de plusieurs services municipaux implantés dans ces parcelles, mais aussi à la disparition du MàD. Les deux mouvements ayant libéré 2000 mètres carrés, il fallait dès lors réaffecter ces espaces. Alors, à qui donner les concessions, et pour quel genre d’activités?
Offre pointue et populaire
Après avoir consulté des dizaines de personnes concernées par la reconversion, les magistrats ont rendu publiques les attributions. Ainsi, une partie conséquente de la superficie de 1300 mètres carrés sera investie par le projet MACO, manufacture collaborative qui réunit un large réseau d’acteurs. L’autre partie, d’environ 800 mètres carrés, a fait l’objet d’un appel à projets. La proposition retenue porte une étiquette simple, Les 6 Toits, et elle englobe les quatre acteurs musicaux cités. Dans un communiqué officiel, le conseiller administratif chargé de la Culture, Sami Kanaan, dit se réjouir «de ce projet qui réunit de manière inédite à Genève, dans un pôle pluridisciplinaire, des institutions culturelles genevoises à la fois pointues et populaires».
Conçu en collaboration avec le bureau d’architectes Frei & Stefani, le projet aligne des pièces de plusieurs volumes, présentant de grandes baies vitrées et pouvant servir à la fois de lieux de répétition en petits effectifs et de salles de concert et de représentations théâtrales. «Ce sont des modules démontables conçus en matériaux durables, précise Philippe Régana, directeur du Conservatoire populaire. Ils répondent à des besoins communs aux quatre institutions et ils permettent d’inscrire dans le quartier de nouvelles offres culturelles. En ce sens, l’aventure que nous lançons a valeur de laboratoire, puisqu’on pourra observer l’impact de notre présence dans ce territoire.» Le démarrage des activités est espéré pour la fin de l’année prochaine. La concession des espaces – gratuite – se prolongera durant cinq ans.
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