Quand les salades poussent au pied des balançoires
Le Petit-Saconnex invente la jonction entre la place de jeux pour enfants et les potagers urbains. Belle réussite.
Même sous le soleil, il est long, le chemin des Coudriers, qui file tout droit de Balexert jusqu'au Petit-Saconnex. La récompense vient quand on arrive au bout, là où les grands immeubles font la haie d'honneur. A leur pied, une pelouse tondue, sans enfants ni ballons qui roulent. Rien de très séduisant de ce côté-là.
Le plaisir de la découverte se situe au milieu, entre les locatifs qui se font face, là où le chemin quitte sa rectitude bétonnée et devient Champ d'Anier. C'est tout à coup très vert, luxuriant et les légumes plantés cet été semblent pousser à vue, dans une trentaine de parcelles gérées et entretenues par l'association des habitants du quartier.
Buffet riche et copieux
Ce mercredi à 16 h, les mains vertes locales sont de service festif. Elles ont dressé un buffet puisant dans les cuisines du monde, «plus riche que ceux de la Ville de Genève», glisse, admirative, Esther Alder. La Conseillère administrative en charge du Département de la cohésion sociale est présente pour inaugurer cette place réaménagée, assurant la jonction réussie entre ces mêmes potagers urbains et l'espace de jeux destiné aux enfants. Avec son enthousiasme habituel, la magistrate salue la concertation qui a prévalu dans cette réalisation du Bureau Paysage N'Co, lauréat en 2012 du concours inspiré du thème «Je joue dans mon jardin».
Cinq années de décantation participative pour un résultat convaincant. Continuité harmonieuse entre la parcelle communautaire réservée aux herbes aromatiques et les proches balançoires. On se retrouve de plain-pied dans un environnement qui a une âme réellement collective. Les animateurs se recrutent à tous les âges. On a déjà instauré l'heure du thé sous le cerisier, les tournois de ping-pong sont en chantier et les séances de cinéma sous la pergola promettent beaucoup.
Glycine massacrée
Seul bémol, que la nature corrigera, la glycine a été négociée par les employés du Service des espaces verts (SEVE) comme jadis les roses trémières du boulevard Georges-Favon: à ras. «Ils nous l'ont massacrée», souligne d'une voix qui n'a rien de belliqueux la représentante de l'une des principales associations impliquées. Du coup, la grande structure en acier, rappel conservé du précédent aménagement baptisé par ses anciens concepteurs «place mikado», paraît aujourd'hui orpheline de quelque chose.
On s'attendait à voir une serre végétalisée dans l'esprit maraîcher. Il faudra patienter pour trinquer sous la pergola. Le généreux soleil de mercredi en profitait pour donner à l'ensemble une surexposition minérale qui n'était pas prévue.
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