Près de 500 médecins s'engagent en faveur des bienfaits du vélo sur la santé
Ces professionnels veulent dépolitiser le débat sur la mobilité douce et remettre les enjeux de santé au cœur des discussions.

Une pétition pour «inscrire en priorité dans l'agenda le développement d'aménagements cyclables sécurisés», signée par 429 médecins des secteurs privé et public, vient d'être envoyée au ministre des Transports, Luc Barthassat. Avec copie au président du Conseil d'État et aux autorités municipales.
Les pétitionnaires d'origine, le Dr Patrick Saudan (qui souligne ne pas intervenir sous sa casquette de député PLR) et le Pr Pietro Majno-Hurst, sont tous deux membres de Pro Vélo Genève. Ils s'inquiètent de «l'augmentation de l'obésité et de la sédentarité» dans le canton (le surpoids concerne 41% de la population genevoise selon l'OFS). Or, selon les études mentionnées, se déplacer quotidiennement à vélo diminue de 40% la mortalité sur quinze ans.
Patrick Saudan est très sensibilisé à la question du fait de son travail quotidien: «Je suis néphrologue, je vois tous les jours des patients en bout de chaîne avec les reins détruits à cause de l'hypertension ou du diabète. Le monde politique n'a pas compris l'ampleur du problème.» Pour lui, la question des primes maladie est à attaquer «en amont, en réduisant les coûts de la santé. Avant, ces personnes décédaient; maintenant, elles vivent malades pendant de nombreuses années.»
La loi de mise en œuvre de l'initiative 144 en faveur de la mobilité douce a pourtant enfin été votée et 8 millions de francs débloqués. Insuffisant? «À nos yeux, oui. Ce n'est pas une critique contre le gouvernement, car un gros effort a été fait. Mais j'ai peur que le calendrier ne soit pas tenu et que des arbitrages budgétaires ne fassent passer la mobilité douce au second plan. Il y a encore beaucoup de résistance de la part de certains maires, qui se focalisent sur les «cyclo-terroristes». On ne demande pas d'action concrète, si ce n'est de ne pas faire opposition.»
Pietro Majno-Hurst a éduqué ses enfants au vélo, «mais en tant que parent, j'ai eu peur et je leur ai payé un coach, car c'est relativement dangereux de circuler à Genève. Or les habitudes de mobilité s'impriment très vite. Il ne faut pas, dès le plus jeune âge, rester assis sur le siège arrière de la voiture avec une tablette pour le moindre déplacement.» Le docteur s'agace aussi des clivages existants. «Le vélo est connoté à gauche, mais non, le vélo doit être connoté santé! On s'oppose à cette politisation du débat, ce n'est pas une question d'opinion, les bienfaits du vélo, c'est de la science dure, ce n'est pas pour faire plaisir aux cyclistes. La littérature médicale est univoque, le vélo est avantageux même compte tenu de la pollution et du risque d'accident. Et une pétition promobilité active n'est pas forcément antivoiture pour autant.»
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