Vivre en Suisse en général et à Genève en particulier n’a jamais été bon marché. Loyers, coût de l’assurance maladie, prix de l’alimentation, notamment, pèsent lourd dans le budget des ménages.
Cette cherté est souvent expliquée, pour ne pas dire justifiée, par le haut niveau des salaires, la qualité des systèmes de santé, d’enseignement, de formation et des transports en commun, par exemple.
Certes. Sauf qu’en Suisse et à Genève, contrairement aux idées reçues, tout le monde ne gagne pas les salaires d’un gestionnaire de fortune, d’un avocat d’affaires internationales ou d’un courtier dans l’immobilier de luxe. Nombre de concitoyens, y compris de la classe moyenne, éprouvent des difficultés financières au quotidien. D’autant plus actuellement avec l’inflation, quand bien même celle-ci est bien moindre en Suisse qu’ailleurs dans le monde.
Cette situation est source de frustrations et de tensions socioéconomiques, existantes ou potentielles. Pour l’heure, l’éducation et la mentalité suisses, basées entre autres sur le respect, l’ordre, le consensus et le contrôle social («ne pas faire de vague»), servent de garde-fou. Mais jusqu’à quand? Il serait irresponsable de tester les limites de la résilience des Genevois.
À Genève, les femmes et les hommes politiques, dont certains prétendent ces jours-ci aux plus hautes fonctions de l’État, seraient bien inspirés de s’emparer sérieusement du problème du coût de la vie et du pouvoir d’achat de ceux qu’ils vont représenter ou diriger prochainement.
Au risque sinon de laisser ce thème aux populistes et extrémistes, et à leurs solutions parfois simplistes et discutables. Car de la même manière que la démocratie se joue au fond des urnes, la paix sociale se joue au fond des porte-monnaies.
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Commentaire – Pouvoir d’achat, le prix de la paix sociale
Le coût de la vie à Genève, déjà élevé, est rendu plus lourd encore avec l’inflation. Certains peinent de plus en plus à boucler leurs fins de mois. Les politiques doivent sérieusement s’emparer du problème.