«On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut», disait Machiavel. Le conflit ukrainien que l’on sentait s’embourber a pris un nouveau virage avec le changement de ton des États-Unis. Pourtant, au 65e jour des combats, alors que le gaz ou l’huile de tournesol deviennent des denrées rares de notre quotidien, nous sommes là, à nous demander: jusqu’à quand durera cette guerre?
«Contrairement à Biden, Poutine n’a pas besoin de justifier le conflit à sa population, qui, malgré les sanctions, le soutient en majorité.»
Et si nos attentes braquées sur ce jour symbolique n’étaient que le fruit d’un fantasme occidental, comme nous mettent en garde les experts russes? Contrairement à Biden, Poutine n’a pas besoin de justifier le conflit à sa population, qui, malgré les sanctions, le soutient en majorité. Les ponts avec l’Europe sont rompus, les négociations entre Moscou et Kiev au point mort. Et l’idée d’une guerre coûteuse qui s’enlise dans les tranchées de l’Est pendant des mois, voire des années, ne semble guère l’impressionner.
Alors que les armes lourdes américaines affluent vers l’Ukraine, que les Européens se préparent à des pénuries d’énergie, et le reste du monde moins chanceux à des famines en cascade, soyons honnêtes: personne ne sait vraiment quand cette guerre s’achèvera. Le maître du Kremlin est encore et toujours le maître du temps.
Virginie Lenk est journaliste à la rubrique internationale depuis 2019, spécialiste de l'environnement. Elle a travaillé auparavant à la RTS.
Plus d'infosVous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Éditorial – guerre en Ukraine – Poutine, le maître du temps
Les États-Unis augmentent massivement leur aide à Kiev. Un ton nouveau qui ébranle peu Moscou, prêt à faire durer le conflit.