
Genève, 13 janvier
Le projet annoncé de l’agrandissement du Musée d‘art et d’histoire (MAH) sous la Promenade de l’Observatoire en abattant plusieurs dizaines d’arbres a d’ores et déjà engendré une levée de boucliers.
À l’instar du projet de la Cité de la Musique rejeté dans les urnes en juin 2021, certains reprochent aux défenseurs de la biodiversité et des arbres que leur combat met en opposition culture et nature. Selon eux, il est malvenu de s’opposer à ces projets culturels pour Genève même si cela doit, au final, raser un bout de nature.
Malheureusement, en arguant cela, on ne saurait être davantage dans le faux. Avoir dit non à une Cité de la Musique qui détruisait un poumon de verdure comme s’opposer aujourd’hui à l’abattage de nombreux arbres devant le MAH, c’est au contraire rallier deux choses fondamentales pour l’être humain: la culture qui nourrit son esprit et la nature qui nourrit son corps. Créer de nouveaux espaces pour la culture en détruisant le vivant n’est pas un projet durable. Ce n’est même pas un projet du tout.
Non, culture et nature ne s’opposent pas. Elles ne sont que les deux faces d’une même pièce. Aucune culture vivante ne peut exister sur les restes dévastés d’une nature morte. Pour que notre culture vive, il faut protéger notre nature. Tout simplement.
Jérôme Fontana
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