Revue burlesque«Poupoupidou» entend bien réchauffer l’hiver
Au Casino-Théâtre, plus d’une vingtaine d’artistes séduisent en mêlant cabaret, humour, music-hall, variété et danse.

Gare à l’effet Tex Avery! Dans les dessins animés du réalisateur américain, un loup roule des yeux exorbités à la vue d’un Petit Chaperon rouge à la tenue affriolante. Toutes proportions gardées, c’est un peu le genre d’émois qu’aimerait susciter la troupe de la revue burlesque «Poupoupidou» parmi le public du Casino-Théâtre de jeudi à samedi. À travers des numéros de cabaret, de variété, de music-hall, de cirque et de danse, plus d’une vingtaine d’artistes entendent séduire la foule avec des propositions artistiques variées, où l’humour le dispute au glamour.
Pétillante et malicieuse
«Économie d’énergie? On va réchauffer votre hiver!» annonce la communication de ce spectacle composé de vingt tableaux originaux. Reportée deux fois en raison de la crise sanitaire, la 6e édition de «Poupoupidou» s’envisage aussi sensuelle que pétillante. Malicieuse à n’en pas douter, avec des girls aux pseudos tels que Amber Eve, Rebelle Bettie ou Foxy Candice. «On veut varier les plaisirs. L’idée, c’est que chacun y trouve son compte», assure Delphine de Raemy, la directrice artistique de cette revue lancée en 2015.

À l’intérieur de la loge qu’elle occupe avec deux autres artistes dans les coulisses du Casino-Théâtre, la jeune femme pianote sur son téléphone portable, à la recherche d’une précision linguistique. «Étymologiquement, le mot «burlesque» vient du mot italien «burla»: la blague, la plaisanterie», rappelle celle qui s’est fait connaître des Genevois il y a quelques années à travers le personnage de la pin-up Cheeky DD. «Pour moi, à titre personnel, un spectacle burlesque doit être distrayant et drôle.»
Plumes et paillettes
Inspiré par la célèbre onomatopée prononcée par Marilyn Monroe dans le film de Billy Wilder «Certains l’aiment chaud», «Poupoupidou» reste esthétique et artistique. Les plumes et paillettes invitent à une légèreté joyeuse, sans jamais mettre mal à l’aise. Un show chaud, oui, mais qui place des limites dans l’effeuillage. La beauté des costumes et les jeux d’éclairage contribuent à une ambiance résolument music-hall, loin des arrière-salles glauques réservées aux amateurs de strip-tease.

Pour donner une unité aux différents numéros qui vont se succéder deux heures durant, les protagonistes de cette revue enlevée suivent un fil rouge tout entier contenu dans le sous-titre du spectacle. «Life is a cabaret», affirme ce dernier, en référence à la chanson interprétée par Liza Minnelli. Traduction sur scène en compagnie de Dieu lui-même, interprété par Yvan Franel, le chanteur du groupe genevois Stevans. Ce Dieu-là, qui a pris les traits d’une rockstar un brin égocentrique, va montrer au public métaphoriquement assis dans la salle d’attente de l’au-delà que l’existence est un grand cabaret, de la naissance à la mort.
«Yvan Franel est multitalent: chanteur, humoriste et comédien», commente Delphine de Raemy, qui interprète notamment la secrétaire de Dieu dans ce «Poupoupidou», ainsi qu’une Blanche-Neige à la sauce Metoo. À apprécier aussi, versant genevois, l’irrévérencieux Jérémy Vaillot, chroniqueur humoristique tous les matins sur Radio Lac.

Parmi les artistes internationaux, on mentionnera Raùl du Brésil, un acrobate-équilibriste qui présente actuellement son seul en scène à Paris, Mr. Bang! venu tout droit de Turin avec un numéro issu des arts de la rue, ou encore Mau.Oh, un danseur venu du classique, qui exécute un envoûtant numéro de panthère rose.
«Poupoupidou: Life is a cabaret» Du 19 au 21 janvier à 20 h, Casino-Théâtre, 42, rue de Carouge
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