
Chêne-Bougeries, 7 mai
Quand on pense aux milliards investis pour les transports ferroviaires en agglomération zurichoise depuis plus d’une décennie, comment justifier que pendant ce temps la Suisse romande se retrouve sur une voie de garage en matière d’investissements?
Les CFF se moquent des besoins romands. Il n’y a qu’à considérer la lenteur des trains sur la relation Lausanne-Berne. Quant à Genève, alors qu’on préconise partout le passage au rail, on instaure des chicanes à toute une agglomération en l’obligeant à des changements de trains injustifiables aux yeux des utilisateurs.
Il y a quelques années, on a supprimé la liaison directe avec Bâle, au motif de travaux, suppression présentée comme provisoire, et maintenant ce serait la deuxième relation directe entre Genève et la région zurichoise qui passerait à la trappe. À quoi pensent les CFF?
Comment les CFF peuvent-ils justifier la suppression de cette liaison directe via le pied du Jura? Si ce projet de remaniement devait devenir définitif, il faudrait pour les Genevois qui veulent se rendre à Neuchâtel ou Bienne, par exemple, obligatoirement changer de train en région lausannoise, tout en ayant déjà été pénalisé par un allongement de la durée de parcours sur la ligne Genève-Lausanne! Décision d’autant plus absurde que les trains de cette ligne qui se rendent à Genève ont un meilleur taux d’occupation que ceux de la même provenance pour Lausanne! Où est la logique dans tout ça? D’autant qu’il existe une bretelle entre Morges et Bussigny qui évite la région lausannoise et ses travaux.
Ignorer les besoins de l’agglomération genevoise en la pénalisant par des changements de trains après seulement une trentaine de minutes de transport, voilà le brillant résultat des cogitations de technocrates de bureau qui s’abstiennent de réfléchir…
Y a-t-il une autorité de surveillance de ces ex-régies fédérales dont les chefs se prennent trop souvent pour des roitelets et se permettent n’importe quoi? Sont-ils conscients que, malgré tout, la notion de service public existe toujours, ou faut-il la leur réapprendre?
Et que fait le Conseil fédéral? Il se doit de défendre la cohésion nationale, qui passe aussi par le respect de moyens de communication améliorés, et non détériorés, entre les différentes régions linguistiques du pays, comme cela a été fait pour le Tessin. Et qu’on ne nous serve pas l’habituelle rengaine qu’on ne peut pas faire autrement. Genève attend justement qu’on fasse autrement…
Jean-Claude Buffo
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Lettre du jour – Politique vexatoire des CFF