Lettre du jourPlus d’autonomie aux enseignants

Genève, 23 mai
J’ai lu avec intérêt votre éditorial du lundi 16 mai 2022, dont le titre même évoque la fin (potentielle) d’un cycle au DIP, c’est-à-dire les deux mandats sous la conseillère d’État, Anne Emery-Torracinta.
Vous comparez la magistrate et ses subordonnés à une «forteresse assiégée» et laissez comprendre qu’un changement au DIP sera le bienvenu.
Je salue ce constat, car, face à cette culture managériale verticale et autoritaire, le fait de se servir de son esprit critique et de remettre en question les décisions prises génère souvent des crispations parmi la hiérarchie. En effet, nombreux sont les enseignants à pâtir de ce fonctionnement et de cette manière de prendre les décisions de manière unilatérale, qui ensuite arrivent du haut et compliquent leur métier lorsqu’ils travaillent avec leurs élèves.
Néanmoins, une de vos conclusions pose problème. Vous écrivez: «La réforme proposée n’ayant convaincu, tout reste à faire» et que, par conséquent, vous «souhaite[z] bonne chance au Conseil d’État et aux députés pour trouver la solution»
Vos points de suspension laissent entendre un léger doute quant à la réussite venant de nos élues et élus. Ce n’est pas surprenant, car c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire: arrêtons de demander aux politiques d’essayer de réformer par le haut.
Les enseignants du Cycle d’Orientation endossent leur fonction avec professionnalisme et s’engagent à exercer leur métier en accord avec les finalités établies par la LIP. Ancrés dans les cultures de leurs établissements locaux et dans les communautés qu’ils servent, les enseignants sont mieux placés pour définir les besoins de leurs écoles.
Laissons plus d’autonomie aux enseignants. Écoutons celles et ceux qui sont en contact permanent avec les élèves et les familles. Faisons confiance à leur expertise. Et surtout: donnons aux écoles les moyens nécessaires pour pouvoir offrir une instruction de qualité et un accompagnement approprié à chaque jeune qui passe trois ans de sa vie au Cycle d’Orientation.
Michael Lukomski, enseignant CO Sécheron & Collège Rousseau, membre de l’Association des maîtres de Sécheron (AMSE)
Les autres lettres
Caves ouvertes: cher, le verre!
Genève, 23 mai
J’ai lu avec attention votre article paru dans l’édition du lundi 23 mai; j’étais chargé, pour un domaine de la rive gauche, d’encaisser les 20 francs donnant droit au verre de dégustation. Je tiens à vous signaler que nombreux sont les visiteurs à s’être étonnés du prix, se souvenant que les années précédentes le verre coûtait 10 fr. J’avoue que moi-même, tout comme le propriétaire du domaine, avons trouvé ce doublement de prix exagéré. Certaines personnes ont refusé de payer et sont parties en maugréant; j’ai de mon propre chef vendu à l’ancien prix à des étudiants et à des dames âgées. 15 francs auraient été plus convenables. Ce fut une belle journée, hélas gâchée pour certains.
Alain Périat
Inapte mais bon pour la taxe
Genève, 13 mai
Mon fils, petit-fils d’un capitaine et arrière-petit-fils d’un colonel se réjouissait de faire son armée et servir son pays. Convoqué au recrutement, il réalise d’excellentes performances sportives. Il pense donc pouvoir choisir son incorporation.
Son bonheur sera de courte durée, le médecin de l’armée le déclarant inapte, tant au service militaire qu’au service civil, en raison d’un conflit de hanche, et cela malgré sa forme physique et un certificat de son médecin traitant le déclarant tout à fait apte. L’année s’écoule et arrive, il y a une semaine, le bulletin de versement pour s’acquitter de sa taxe militaire. Sans revenu, celle-ci se monte à 400 fr. Il s’en est acquitté, non sans un goût amer. Je trouve déplorable qu’un jeune qui rêvait de faire l’armée soit astreint à payer une taxe alors qu’il n’a pas choisi d’être réformé. Quand on voit le nombre de binationaux, résidents suisses, qui, pour échapper tant à la taxe qu’à l’armée, vont faire une journée de service en France, cela me révolte.
À quand l’abolition de cette taxe pour les personnes déclarées inaptes contre leur gré et à quand l’obligation pour un résident suisse même binational d’effectuer son service militaire (ou civil) dans son pays de résidence?
Agnès de Muralt
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