Lettre du jourPlainpalais, c’était mieux avant

Genève, 21 mai
Cela fait à présent quelques 24 ans que je vis à Plainpalais dans une petite rue relativement tranquille mais très proche de l’avenue du Mail. J’ai donc pu admirer les diverses innovations de notre ville Genève quant à l’usage de la Plaine de Plainpalais, mais aussi l’effet des changements en matière de circulation et bien d’autres.
Et bien... je ne peux dire qu’une seule chose: c’était mieux avant! Avant, les cailloux sur la plaine de Plainpalais étaient à peu près de la même couleur que le reste. À présent on a recouvert cela d’une sorte de poudre orangeâtre tel un court de tennis, et les habitants du coin ont vu leur parquet s’abîmer car cette poudre s’accroche aux chaussures. Avant, on avait une limite concernant l’usage de la plaine; à présent, quand le Cirque du Soleil s’installe, on a droit à des jours et des jours de travaux pour le moins bruyants et même le week-end. Avant, on avait l’interdiction de l’usage des points de collectes le dimanche; à présent, non seulement c’est autorisé dès 10 heures, mais en plus, la ville a remplacé des panneaux très clairs, que personne ne pouvait ignorer par des indications peu efficaces faisant en sorte que beaucoup d’usagers ne les voient pas et font donc leur bruit de bouteilles strident dès 7h du matin le dimanche. La ville affirme qu’elle fait cela au nom de l’écologie...
Avant, on n’avait pas de limitation à 30 mais à 50km/h, et il y avait assez de rues et de pistes accessibles pour fluidifier le trafic. À présent, alors qu’à Berne on refait la chaussée pour limiter le bruit, ici, on limite à 30 km/h, on enlève des pistes au profit de vélos et on piétonnise des rues fréquentées. La conséquence est simple: le trafic est reporté sur la Plaine, où il est étranglé sur une seule voie et les trajets durent beaucoup plus longtemps...
Toutes ces innovations nous ont été «vendues» par les autorités comme des progrès pour le bien-être des riverains. Sur place, ça ressemble au contraire!
C’est ainsi que grâce à nos autorités, représentées par Mme le Maire Perler et M. le Conseiller d’État Dal Busco, il serait temps de changer notre devise de «Post Tenebras Lux» en «Post Lucem Tenebrae».
Fabrice Marti
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