Pierre Maudet a réalisé un score canon lors du premier tour de l’élection au Conseil d’État: plus de 22% des voix. Il rafle la deuxième place et pousse le candidat PLR vers la sortie. La victoire devrait se jouer entre lui et la Verte Fabienne Fischer, arrivée première sans briller. La stratégie des partis de droite sera décisive pour l’issue du 28 mars.
Lire aussi: «Pierre Maudet fait mordre la poussière au PLR»
Le résultat du conseiller d’État démissionnaire, malgré sa condamnation pénale et ses mensonges, le profile comme un candidat très sérieux à sa réélection. Le reste de la Suisse doit regarder cette situation avec incrédulité. Pourtant, elle s’explique. D’abord, Pierre Maudet a tout simplement mené campagne, une vraie campagne de terrain, de chaque instant, exercice qui lui va comme un gant. En politique, il y a une prime à celui qui a le plus envie. Celui-là, désolé pour ses rivaux, c’était Maudet.
«Comment a-t-il pu se présenter comme un antisystème?»
On s’étonnera quand même de la facilité avec laquelle l’ex-PLR a pu se présenter comme un candidat antisystème, lui, le champion du système pendant quinze ans, l’homme des réseaux de pouvoir et des rouages de l’État… Le Covid rendrait-il la mémoire courte?
Il faut y voir plutôt la trace de l’urgence dans laquelle des milliers de Genevois sont plongés. Pertes d’emplois, faillites, crainte pour son avenir et celui de ses enfants… Pierre Maudet a su se profiler sur ces problèmes et apparaître comme un homme compétent, face à des rivaux inexpérimentés. On voit mal comment il pourrait apporter des solutions concrètes, en étant à couteaux tirés avec le reste du Conseil d’État et sans députés au Grand Conseil. Mais son discours porte.
Pour le second tour, la gauche a intérêt à se réveiller. Fabienne Fischer devra montrer en quoi c’est elle, et non son adversaire, qui peut sortir Genève du marasme. Elle va devoir cravacher. Les trois prochaines semaines seront passionnantes.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’éditorial: élection au Conseil d’État genevois – Pierre Maudet, la prime à l’envie
Le conseiller d’État sortant a fait un score canon, se profilant sur les difficultés économiques liées au Covid. Pour l’emporter au second tour, sa rivale Fabienne Fischer va devoir redoubler d’efforts.