Encre bleuePerles de trottoir

Il y a quelque chose d’assez troublant, pour ne pas dire plus, d’écrire des billets ces temps-ci sur les petits tracas ou les grandes joies qui émaillent notre quotidien. Le quotidien d’une société vivant en paix alors qu’à quelques centaines de kilomètres de là, des êtres comme vous et moi vivent la guerre.
Mais que faire, sinon penser à eux, faire preuve de solidarité, et relativiser ce qui suit…
Il y a quelques années de cela, un collègue bien inspiré avait lancé une série intitulée «Perles de trottoir» pour traquer chaque aberration dans l’aménagement de l’espace public. Les lecteurs étaient invités à ouvrir l’œil et à nous informer de leurs découvertes. Il y avait eu matière à feuilletonner…
Je me permets de reprendre son idée pour vous parler d’une réalisation qui vaut le détour à tout point de vue. Un habitant de la Vieille-Ville me l’a signalée, et je n’ai pas été déçue.
À peine arrivée sur place, j’ai entendu l’exclamation «Mais c’est complètement débile, ce truc», lâchée par une maman énervée, attrapant le bras de son enfant pour l’empêcher de tomber.
Le truc, c’est une longue barre de fer qui longe de chaque côté les deux ponts Charles-Galland. Les ouvrages qui se trouvent de part et d’autre du Musée d’art et d’histoire, pour situer.
Si ces barres se contentaient de surplomber d’une bonne vingtaine de centimètres la bordure du trottoir, rien à dire. Mais voilà que sur un pont, l’obstacle passe devant un passage piéton!
Sûr que ces barres fort mal placées feront s’encoubler les piétons distraits mais respectueux des lignes jaunes. C’est un peu ballot, non?
Pendant la pandémie, le mot d’ordre des autorités était d’éviter à tout prix de surcharger les hôpitaux. Dans le cas présent, le mieux serait encore de prévenir les accidents en évitant ce type d’aménagement, que l’on espère provisoire.
En attendant, ouvrez l’œil si vous passez dans le coin!
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