Pénélope Bagieu invente la Coronamaison
La dessinatrice française invite illustrateurs et dessinateurs à prendre part à un cadavre exquis géant. Une idée géniale très suivie.

Dans l'Hexagone, plus question de mettre un orteil dehors. «Nous sommes en guerre», a martelé le président français Emmanuel Macron. Déprime radicale? Pas vraiment. Histoire de transformer cette période anxiogène en instantanés de poésie et de créativité, la dessinatrice Pénélope Bagieu a lancé dimanche dernier, 15 mars, une idée géniale sur la Toile. «Ça vous dit de faire un cadavre exquis en dessin, les gens qui dessinent? Pour s'occuper...» a proposé sur Twitter l'auteure des «Culottées», qui vient de faire paraître chez Gallimard sa version du livre de Roald Dahl, «Sacrées sorcières».
Pour initier l'opération, l'illustrateur Timoty Hannem, alias Tim, a réalisé une base, sous la forme d'une pièce rectangulaire avec un escalier dans un coin. A partir de ce dessin ultra dépouillé, tous les dessinateurs-trices professionnels ou amateurs sont invités à créer le décor de leur choix, avec personnages, animaux de compagnie, portes et fenêtres, etc.
Pénélope Bagieu a donné le ton en postant un premier dessin, dans lequel elle représente son intérieur de rêve, dans des tons pastels. Un hamac occupe une bonne partie de l'espace; on y devine deux personnes dans une posture sans doute caline. Tout autour, des plantes plus ou moins vertes, des coussins, une table basse encombrée de livres et d'un puzzle en cours de montage. Une petite cafetière aussi. Mmmh, le genre d'endroit cosy qui permet d'évacuer les idées noires. «Mon confinement idéal», précise la dessinatrice en commentaire.
A l'enseigne du hashtag #Coronamaison, les propositions graphiques les plus diverses se sont multipliées, débordantes d'imagination. Obion, auteur l'an dernier de l'excellent «Mamma Mia/La famille à dames» sur scénario de Lewis Trondheim se représente sur son canapé en compagnie de sa compagne. Elle tapote sur son ordinateur portable pendant que lui dessine, un sourire aux lèvres. Derrière eux, à travers une vitre qu'on imagine blindée, leur petit garçon hurle sa frustration de devoir rester cloîtré. Changement de décor avec Milie, alias Emilie Picache, qui imagine une gigantesque balançoire d'intérieur installée dans son salon, face à une baie vitrée donnant sur un paysage vallonné apaisant.
Chez Fabien öckto Lambert, un dinosaure apparaît à la fenêtre du salon, tandis que dans la pièce, une fillette dévore un livre qui semble la ravir. Shyle Zalewski, auteur du récent et désopilant «Wolcano, la sorcière du cul» reprend son personnage pour le placer au centre d'un décor encombré qui, commente-t-il, «ressemble pas mal à l'atelier où je bosse, chez moi :)». Sous le crayon de Waz Decrétaire, un couple fait la fiesta, tout nu, dans son salon. «Ouais, ben moi, je n'arrive pas à déstresser, commente pour sa part Monsieur Mouk en se croquant, l'air excédé, sous une tente transparente en forme de bulle, plantée dans son salon.
Tandis que certains s'entourent de chats, de bouquins, de fantômes ou de coronazombies, Kammy se représente avec ses soeurs, bâfrant joyeusement sur fond d'aquarium géant. #Coronamaison, «c'est le hashtag le plus mignon du confinement», écrit Alexia Dupré-Doàn. «J'ai hâte de voir l'immeuble géant que ça va faire!», ajoute-t-elle. Nous aussi. Mais c'est Alexandre Arlène qui a provisoirement le dernier mot: «J'espère que les fondations sont solides, parce que ça va en faire des étages.» C'est sûr...
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