Péninsule coréennePékin hausse le ton face à la surenchère nord-coréenne
Pékin a déploré dimanche la montée des tensions dans la péninsule coréenne, alors les USA ont joué l'apaisement en reportant un essai nucléaire. La Suisse a elle proposé ses services de médiation.

La Chine a, une fois encore, déploré dimanche la montée des tensions dans la péninsule coréenne et déclaré, en référence semble-t-il à la Corée du Nord, qu'aucun pays ne devrait être autorisé à plonger la région dans le chaos.
Cette mise en garde de Pékin a été lancée alors que les Etats-Unis ont décidé d'ajourner "pour éviter toute mauvaise interprétation" un tir expérimental de missile intercontinental prévu la semaine prochaine sur une base de Californie.
Pyongyang a multiplié les déclarations belliqueuses contre Washington et Séoul depuis que les Nations unies lui ont imposé de nouvelles sanctions après son troisième essai nucléaire en février.
Le ton employé par le régime de Kim Jong-un, 30 ans, est encore monté d'un cran depuis le début de manoeuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.
Les ambassades pas fermées
En dépit des déclarations nord-coréennes selon lesquelles la sécurité des missions diplomatiques étrangères ne sera plus assurée à partir de mercredi, les ambassades semblent pour l'heure continuer à fonctionner normalement.
Pékin a fait savoir dimanche que c'est le cas de sa représentation et a demandé expressément à Pyongyang de garantir la sécurité de ses diplomates, de ses ressortissants et de ses investissements dans le pays.
«Calcul égoïste»
L'irritation de la Chine, seul allié politique et principal partenaire commercial de la Corée du Nord, est allée croissante ces derniers jours. Dimanche, le nouveau président chinois Xi Jinping a élevé le ton en déclarant lors d'un forum économique sur l'île de Hainan qu'aucun pays "ne devrait être autorisé à plonger une région et même le monde entier dans le chaos par calcul égoïste".
Le chef de la diplomatie chinoise a exprimé la même frustration dans un communiqué diffusé samedi soir à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon.
"Nous nous opposons aux propos et aux actes provocateurs de la part de tous les pays de la région et nous ne permettrons pas que l'on sème le désordre aux portes de la Chine", a martelé Wang Yi.
Rhétorique frénétique
Face à la surenchère nord-coréenne, les pays occidentaux disent de leur côté prendre la menace au sérieux, tout en essayant de ne pas jeter d'huile sur le feu.
Dimanche, un responsable du département américain de la Défense a ainsi annoncé le report sine die d'un tir de missile intercontinental Minuteman III, programmé de longue date sur la base aérienne de Vandenberg, en Californie, "pour éviter toute mauvaise interprétation ou erreur de calcul" dans le contexte actuel de tensions.
"C'est une initiative logique, prudente et responsable", a dit ce responsable du Pentagone, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, sans citer explicitement la Corée du Nord.
Le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a estimé sur Sky News que la réponse internationale devait être "très claire, unie et calme en toute circonstance parce qu'il est important de ne pas alimenter la rhétorique frénétique que l'on a vue ces dernières semaines".
Médiation suisse proposée
Pour désamorcer la crise, le ministère suisse des Affaires étrangères a pris contact avec la Corée du Nord pour proposer la médiation de son pays, où le jeune Kim Jong-un aurait étudié pendant plusieurs années sous un nom d'emprunt.
"La Suisse est disposée à contribuer à la détente dans la péninsule coréenne et est toujours prête à contribuer à la recherche d'une solution, si tel est le voeu des parties, par exemple en accueillant des rencontres entre celles-ci", a fait savoir le Département des Affaires étrangères dans un communiqué.
A Séoul, un porte-parole de la présidence a assuré que la Corée du Sud était "militairement prête" à faire face à toute éventualité, dont un possible tir de missile nord-coréen.
"Pour le moment, il n'y a pas de signe de guerre totale", a-t-il dit en citant le chef de la Sécurité nationale. "Mais si un conflit localisé devait éclater, la Corée du Nord doit être consciente qu'elle en paiera le prix."
agences
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