
Perly, 2 mai
Le nouveau Conseil d’État sorti des urnes dimanche 30 avril comprend 4 femmes sur 7 sièges, soit la majorité, une première à Genève. Cela fait naturellement plaisir à la féministe que je suis, d’autant que cet état de fait a presque passé inaperçu, comme si une majorité féminine devenait un événement normal ou un non-événement.
Hélas, il n’en va pas de même concernant les député.es du Grand Conseil, dont nous avons la liste nominative par parti, puisque certains sièges dépendaient de l’élection du CE. C’est quasi catastrophique: 29 femmes élues pour 100 sièges, même pas un tiers, c’est moins qu’en 2018 (32 femmes)! Le virage à droite explique en partie ce recul: Ensemble à Gauche avait 3 femmes sur 9, ce qui représente une perte d’au moins 3 puisque ce parti n’est plus représenté. Le PS passe de 17 à 18 élu.es, de 7 à 6 femmes ; les Verts se maintiennent à 15 sièges dont 7 femmes ; Le Centre de 12 à 9 sièges et de 4 à 3 femmes ; le PLR de 28 à 22 sièges, dont 8 femmes pour les deux législatures ; le parti LJS, qui se prétend «ni de gauche ni de droite», est le plus décevant: une seule femme sur les 10 sièges obtenus, presque aussi mauvais que l’UDC, parti misogyne, notamment, qui est passé de 8 élu.es à 12, et de zéro femme à une. Proportionnellement, il fait donc pire que LJS, moins de 10%, en 2023!
Les partis qui arrivent à la parité ou s’en approchent, comme les Verts et le PS, sont ceux qui portent sur leurs listes autant de femmes que d’hommes et les placent en alternance. C’est le seul moyen de viser et d’obtenir une juste répartition entre les sexes. Est-il utile de souligner que les femmes représentent la moitié de la population? Il serait temps que partout, dans les instances politiques, mais aussi économiques, stratégiques, médiatiques, sociales, environnementales, etc., on favorise une juste représentation. Pour rappel, les banques et les grands groupes industriels dont les conseils d’administration comportent au moins 40% de femmes sont ceux qui ont le mieux résisté aux diverses crises que nous venons de connaître. Il semble que les femmes sont plus réalistes, moins téméraires avec l’argent des autres, moins vaniteuses et qu’elles ont à cœur d’améliorer les choses. C’est ce qui les motive en politique, alors que beaucoup d’hommes se lancent pour la gloire. Bref, élire autant de femmes que d’hommes, c’est assurer un meilleur équilibre et une société plus juste.
Huguette Junod
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Lettre du jour – Pas assez de femmes députées