Papyrus: la première permanence prise d'assaut
Des dizaines de sans-papiers candidats à la régularisation se sont précipités à la première séance du syndicat SIT.

«On va aller dans la grande salle.» La première permanence d'information et de constitution des dossiers «Papyrus» a beau avoir été annoncée pour 14 h, vingt minutes avant, les locaux du syndicat SIT paraissent soudainement déjà trop étriqués. «On pensait bien qu'il y aurait du monde, sourit Thierry Horner, responsable des questions migratoires du syndicat. Les gens veulent des informations dès le premier jour, c'est humain.»
L'homme a une voix qui porte et semble infatigable. C'est qu'il faut répéter le but de l'opération «Papyrus» lancée le 21 février, qui pourrait bénéficier de cette importante campagne de régularisation de travailleurs clandestins et dans quelles conditions. A disposition, la liste des documents à fournir a été traduite dans plusieurs langues. «Qui d'entre vous était présent pour la séance d'information au Palladium lundi dernier?» demande à l'assistance Thierry Horner. Quelques mains se lèvent mais la plupart des candidats n'y étaient pas.
Deux semaines après le lancement officiel de l'opération, les premiers dossiers peuvent se matérialiser. La réalité? Beaucoup sont venus les mains vides à la première permanence du SIT de lundi — Unia, le Centre social protestant et l'EPER se relayeront durant les autres jours de la semaine (horaires et détails ci-contre). Ceux qui ne sont pas affiliés au syndicat sont invités à adhérer ou à s'adresser aux associations membres du Collectif de soutien aux sans-papiers.
Dans les locaux de la rue des Chaudronniers, quelques candidats en avance ont déjà un dossier à leur nom dans la pile. Les entretiens avec les secrétaires syndicaux avancent en espagnol, albanais, anglais et surtout en français. Il y a là un père de famille arrivé en Suisse avant les années 2000 dont les enfants scolarisés sont nés à Genève et une femme de ménage fidèle à son employeur depuis douze ans. Thierry Horner, lui, court d'une salle à l'autre. D'un côté, les dossiers à constituer minutieusement, de l'autre le hall d'entrée qui se remplit. Et les mêmes informations à fournir, encore et encore.
En parallèle des critères objectifs retenus, les associations et syndicats engagés se frottent aux cas spécifiques. «Je suis venue aider ma femme de ménage à constituer son dossier, raconte une retraitée. Elle est en Suisse depuis sept ans mais ne parle pas français: ses employeurs sont tous anglophones!» La mère de famille philippine devra donc s'inscrire aux cours de français de l'Université ouvrière de Genève (UOG) mais les premiers tests affichent déjà plus de deux mois d'attente. «Je patienterai, se résigne-t-elle. J'ai tellement hâte de revoir mes enfants restés au pays.»
D'autres ne veulent pas attendre. Un homme kosovar menace de retirer son dossier du syndicat pour le confier à un avocat. Thierry Horner ne retient personne, mais avertit: «Cela coûtera cher et se précipiter est un risque. Aujourd'hui, on a des critères objectifs et l'occasion d'éviter les refus. A condition que chaque dossier soit vérifié et complet.»
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.