Fin de la 45e éditionPaléo, une larme pour un succès
Après deux années d’arrêt et cette édition réussie, l’émotion des organisateurs était manifeste dimanche après-midi. Le soir, Stromae devait encore faire «sa fête» au Paléo.

À chacun sa larmichette. Dimanche après midi, Daniel Rossellat fut rattrapé par les sanglots au terme de son bilan du Paléo, imitant à une semaine de distance les courts pleurs de Mathieu Jaton, du Montreux Jazz. D’un bout à l’autre du lac, c’est la même chanson: de la réussite, vraiment. Du soleil, pleinement. Du soulagement, évidemment. Et de l’émotion, beaucoup.
«La semaine qui a précédé le festival était tellement longue, et celle-ci fut tellement courte!»
«Nous avions choisi un scénario de rupture, dont les grands changements s’ajoutaient aux incertitudes liées à deux années d’arrêt et de pandémie», résume le directeur du festival nyonnais. «La semaine qui a précédé le festival était tellement longue, et celle-ci fut tellement courte! On avait mille questions pour être sûrs que tout se passe bien. Au final, c’est une réussite.» On savait depuis l’ouverture de la billetterie, fin 2021, que Paléo serait sold out: les 210’000 billets mis en vente ont tous trouvé preneur, y compris ceux de «dernière minute» proposés quotidiennement par le festival – et, effectivement, en moins d’une minute, les 1500 tickets étaient avalés chaque matin!
Les risques étaient cependant nombreux, mais aucun n’a cassé la dynamique des retrouvailles. La canicule? «Si on me propose une météo pareille pour les vingt prochaines années, je signe tout de suite!» chicane Daniel Rossellat. De fait, la prévention a si bien joué que l’infirmerie a connu mardi 19 juillet, le jour le plus chaud, moins d’activité qu’en moyenne!
Les nouvelles scènes, dont la Vega au nord et la Belleville près de l’entrée principale? «Les festivaliers se sont approprié le site immédiatement. La zone Belleville, dont nous avions peu communiqué le caractère electro, a attiré les spécialistes comme le grand public: en quelques heures, elle est devenue iconique sur les réseaux sociaux.» Elle sera reconduite telle quelle l’an prochain.
«Le comptable, il est content!»
Paléo se réjouit que les croisements sonores n’aient pas, ou peu, pollué l’écoute entre les diverses scènes, notamment le Club Tent très proche des basses de Belleville. Quant à Vega, «-M- faisait un peu la gueule quand il a vu la scène, lui qui avait joué sur la Grande Scène en 2019. Mais il était heureux comme tout à la fin de son concert. Il a apprécié le rapport avec le public que permet cet espace, alors qu’il peut y avoir tout de même 20’000 spectateurs», raconte le coprogrammateur Jacques Monnier.

Et le tout digital? «Il a fallu faire des microréglages après le premier jour, avec un peu de temps d’attente. Mais, là aussi, l’absence de cash a parfaitement fonctionné. Tout comme le système de vaisselle lavable: 330 de nos 5200 bénévoles étaient liés à cette tâche, parfois 24 h/24.» Le passage du festival à la numérisation de tous ses accès, accréditations et points de vente, n’entraînera aucun stockage de données, assure-t-il. Mais cette digitalisation a permis une meilleure maîtrise des flux et une réactivité accrue dans la gestion des stands de nourriture, lesquels devraient compenser largement l’éventuel manque à gagner lié à la chaleur.
«On n’a pas eu à renouveler le stock de vin rouge, détaille le directeur. Les deux années passées nous ont néanmoins fait perdre 1,3 million sur nos réserves, il faudra du temps pour les renflouer. Mais si vous voulez que je résume l’exercice financier: le comptable, il est content!»
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