Où sont passés les lièvres qui gambadaient dans nos prairies?
Le mammifère se fait toujours plus rare dans nos champs. La faute à une urbanisation qui prend le pas sur la nature.

A Pâques, petits et grands se font un plaisir de commettre un véritable génocide de lapins en chocolat. Les bêtes représentées sont en réalité des lièvres, et si leurs reproductions gourmandes reparaîtront sans aucun doute sur les étalages des magasins l'an prochain, rien n'est moins sûr pour leur modèle à poils. «Les lièvres sont menacés en Suisse depuis la fin des années 50, déplore Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse. Ils sont aujourd'hui sur la liste rouge.»
Selon les recensements effectués par la Station ornithologique suisse, il ne restait en moyenne que 2,3 lièvres par 100 km2 en 2010, contre 4,5 dans les années 90. Le WWF a lancé la campagne «Le lapin de Pâques manque de personnel» pour sensibiliser la population sur le sort des petits mammifères.
Plus assez de coins tranquilles
Ceux-ci souffrent principalement de l'urbanisation galopante du pays. En Suisse, les lièvres vivent principalement dans les champs et les prés du Plateau. Or, «nous construisons toujours plus d'habitations, de chemins et de zones agricoles, explique Pierrette Rey. Les lièvres trouvent de moins en moins d'endroits où ils peuvent jouir de la tranquillité dont ils ont besoin.»
Levrauts fauchés
Le lièvre est pourtant un animal qui se reproduit extrêmement rapidement. Non seulement la hase a environ deux ou trois portées par an, à raison d'environ trois petits par portée, mais en plus elle procrée en superfétation (elle peut être fécondée alors qu'elle est déjà grosse). Mais la forte population actuelle de prédateurs – renards, chiens, chats – autant que les techniques actuelles de l'agriculture sont souvent fatales aux levrauts. «Certaines faucheuses automatiques emportent également les jeunes présents dans les champs», ajoute Pierrette Rey.
«Nous leur proposons par exemple de reconstruire des haies afin d'offrir aux lièvres un espace de tranquillité»
Le WWF suggère ainsi aux agriculteurs romands de s'associer à leur projet d'aide dédié à cette population menacée. «Nous leur proposons par exemple de reconstruire des haies afin d'offrir aux lièvres un espace de tranquillité. Cela permet également aux agriculteurs de favoriser la biodiversité de leur domaine.»
Actuellement, une vingtaine d'agriculteurs romands ont manifesté leur intérêt. Le message est également destiné à la population. «Nous demandons aux propriétaires de chiens de faire attention à ce que leur animal ne s'attaque pas à un lièvre au cours d'une promenade», souligne encore Pierrette Rey.
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