
Alors que Tom Cruise, escorté par la Patrouille de France, mettait le feu au tapis rouge avant la projection de «Top Gun: Maverick», Omar Sy enflammait lui, à quelques mètres des célèbres marches, le Théâtre Debussy lors de l’ouverture d’Un certain regard. Debout pendant de longues minutes, les spectateurs ont réservé un accueil de superstar à l’acteur, héros de «Tirailleurs» signé Mathieu Vadepied, dont il est aussi le coproducteur.
Celui-ci a été capturé dans son village en 1917, comme quelque 200’000 Africains, pour servir dans l’armée française. Les tirailleurs sénégalais (même si le recrutement ne se limitait pas à eux) sont envoyés en première ligne, où ils mourront par dizaines de milliers.
Relation père-fils conflictuelle
Si Mathieu Vadepied, caméra à l’épaule, raconte la guerre, le fracas des bombes, avec leur cortège d’horreurs, d’atrocités, de destins brisés, de corps broyés, il se penche aussi sur les rapports à la fois affectueux, compliqués et conflictuels qu’entretiennent les deux protagonistes. Alors que le père tient à garder le contrôle sur son fils et veut absolument le ramener vivant, ce dernier refuse de lui obéir. D’autant qu’il est passé caporal et devenu le supérieur de papa.
Au-delà de l’interprétation et de l’intérêt cinématographique, on relèvera l’utilité de «Tirailleurs», œuvre de mémoire en hommage aux courageux combattants arrachés à leurs familles. Rappelons que ce corps militaire a été dissous en 1960.
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Festival de Cannes – Omar Sy ovationné à l’ouverture d’Un certain regard
«Tirailleurs», film dont il est le héros, vise le prix aux côtés de dix-huit longs métrages, dont, pour la première fois, une œuvre pakistanaise.