Guerre en SyrieObama et Poutine n'ont pas réussi à réduire leurs désaccords
Malgré une atmosphère «très amicale» selon Vladimir Poutine, le ton n'a pas baissé entre Moscou et Washington concernant la Syrie.
Le face-à-face entre les présidents américain et russe a duré «entre vingt et trente minutes», a souligné Vladimir Poutine lors de la conférence de presse de clôture du sommet. «La conversation a été constructive, significative, cordiale. Chacun est resté sur sa position, certes, mais nous avons lancé un dialogue», a-t-il dit.
«Nous avons essayé d'analyser nos positions respectives et évoqué des solutions éventuelles à cette crise syrienne», a relevé M. Poutine. Son homologue américain a également relevé que la discussion avait été «franche et constructive».
Moscou, soutien du régime de Bachar al-Assad, refuse l'idée d'une intervention militaire contre Damas, voulue par Barack Obama en réaction à l'attaque chimique du 21 août dont il accuse le régime syrien. Vladimir Poutine a averti que son pays «aiderait» Damas en cas d'attaque.
Critiques
Aucune rencontre bilatérale n'avait été prévue entre les deux chefs d'Etat durant le sommet. Barack Obama avait annulé pendant l'été une visite à Moscou qui devait se tenir juste avant le G20. Ce tête-à-tête n'a cependant pas marqué un réchauffement entre Moscou et Washington.
Les Etats-Unis ont redoublé vendredi de critiques envers Moscou. «Je pense que les Russes n'ont rien à apporter au débat aux Etats-Unis» sur la Syrie, a affirmé le conseiller adjoint de sécurité nationale américain, Ben Rhodes, devant la presse. Jeudi, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power avait accusé Moscou de prendre le Conseil de sécurité en «otage».
La France attendra
Vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a mis «en garde les autorités américaines et leurs alliés contre toute frappe sur des sites chimiques et les territoires avoisinants», soulignant le risque de rejets toxiques et celui d'un accès offert à ces stocks pour les «rebelles et terroristes».
Moscou a également continué de renforcer sa flotte près des côtes syriennes. Un nouveau navire de guerre va faire route après avoir embarqué une «cargaison spéciale» à Novorossiïsk (mer Noire), selon une source militaire.
Le G20 sort scindé en deux camps de ces deux jours de sommet électrique. Onze pays menés par les Etats-Unis et la France ont réclamé dans un communiqué commun une «réponse internationale forte» contre Damas, qui est «clairement» responsable de l'utilisation d'armes chimiques contre sa population.
L'Allemagne est le seul pays européen membre du G20 à ne pas avoir signé cet appel. Une position justifiée par la volonté de la chancelière Angela Merkel de dégager avant tout un «consensus européen», selon un porte-parole.
De son côté, le président français François Hollande a déclaré vouloir «attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU» sur l'utilisation d'armes chimiques «comme nous attendrons le (vote du) Congrès» américain.
Dans la matinée, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon avait tenté de sauver ce qui pouvait l'être de ce G20, en rencontrant précisément François Hollande et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, tous deux favorables à une intervention, ainsi qu'Angela Merkel qui, elle, estime qu'il ne peut y avoir de solution que politique.
Rapport «décevant»
Selon des sources allemandes, la chancelière a demandé au numéro un de l'Onu de fournir «le plus vite possible» les résultats de l'enquête de ses inspecteurs sur l'attaque chimique du 21 août.
Mais le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé pour sa part qu'il y avait «un grand risque d'être déçu» par ce rapport car il ne répondra pas à la question sur les auteurs de l'attaque.
Laurent Fabius était en Lituanie pour un sommet des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'UE vendredi et samedi visant à tenter de trouver une position commune sur la Syrie. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit les rejoindre samedi.
Par ailleurs, au Liban, les autorités ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité autour des missions diplomatiques étrangères. Les Etats-Unis ont déjà évacué le personnel non-essentiel à leur ambassade de Beyrouth et recommandé à leurs ressortissants d'éviter la Turquie.
ats/afp
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.