À la rentrée, des enfants scolarisés dans deux écoles de la ville de Genève feront classe à la bibliothèque ou dans des locaux du parascolaire. Une solution bricolée à la hâte après l’échec d’un plan, lui aussi, concocté dans l’urgence: l’installation de pavillons dans les préaux pour contrer une hausse des effectifs longtemps sous-estimée.
Ces éléments ne sauraient toutefois masquer un manque, répété, d’anticipation politique à différents échelons ces dix dernières années. Lorsqu’ils ont commencé à se multiplier à travers le canton à l’aube des années 2000, les pavillons se voulaient «provisoires». Aujourd’hui, on dit volontiers qu’ils sont «modulaires» et qu’en termes de qualité ils n’ont plus rien à voir avec les conteneurs des débuts.
Du provisoire qui dure. Une spécialité genevoise. Mais comment expliquer que vingt ans plus tard, des pavillons, fussent-ils en bois, soient encore présentés comme l’unique alternative dans des quartiers où la hausse démographique n’était un secret pour personne? Comment expliquer, par exemple, qu’aucune école ne soit prévue à moyen terme dans le haut des Eaux-Vives, alors que les immeubles y poussent comme des champignons?
Obnubilées par leur combat contre la pénurie de logements, les autorités construisent en masse. Or il s’avère qu’elles omettent parfois d’adjoindre les infrastructures publiques nécessaires. Un oubli qui serait rédhibitoire dans le PAV.
Théo Allegrezza est journaliste à la rubrique Genève. Il couvre en particulier l'actualité politique de la ville de Genève. Auparavant, il a été correspondant freelance au Tessin. Diplômé de Sciences Po Paris.
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Éditorial – Nouvelles écoles: une copie à revoir
Le retard de livraison des pavillons scolaires en ville masque une autre réalité. Obnubilées par la lutte contre la pénurie de logements, les autorités oublient parfois d’adjoindre des équipements publics dans les nouveaux quartiers.