Le shopping en ligne avec un ordinateur ou un smartphone? C'est déjà ringard. Et bientôt, même en Suisse! Amazon y proposera en effet, incessamment, sa nouvelle arme commerciale redoutable: l'«Amazon Dash Button». Il s'agit d'une toute petite télécommande (2 cm sur 1 cm) connectée et permettant de commander un seul article d'une seule marque, en appuyant sur un bouton. Vingt ans après son entrée en bourse, le grand distributeur américain a en effet fait enregistrer en Suisse, en avril, sa marque «Amazon Dash». Tout devrait donc commencer cette année avec la possibilité d'acheter notamment du papier de toilette et de la lessive.

Démonstration vidéo du «Amazon Dash Button» (par 01netTV):

Amazon a évidemment commencé de proposer ce nouveau type d'emplettes chez l'Oncle Sam, il y a déjà plus de deux ans. En quelques mois, le nombre d'utilisateurs a triplé. Selon le Wall Street Journal, le consommateur titulaire d'un abonnement «premium» paie environ 5 francs pour chaque «Dash button». Mais, dès le premier achat, ce montant est déduit du total. L'entreprise détentrice des droits sur la marque, cliente d'Amazon, paie elle-même près de 15 francs au distributeur pour chaque «Dash button» vendu pour écouler les produits de ladite marque. Amazon empoche en plus 15% du prix de vente, lors de chaque achat d'articles de ses clients. Mais ce n'est pas tout.

Prochaine étape décisive

La possibilité de vendre des produits d'une marque ou une autre, par le canal du si prometteur «Amazon Dash Button», il est nécessaire de payer le ticket d'entrée dans cette élite: près de 200'000 francs, selon le Wall Street Journal. En France, ces opérations ont commencé en novembre avec déjà une quarantaine de marques. A l'instar d'Ariel, Gillette, Durex ou Lipton. Les mouvements consuméristes américains se sont déjà mobilisés pour dénoncer quelques failles du système: des risques d'augmentation de prix constatée après avoir passé commande ou l'impossibilité d'effectuer des choix parmi des formules tarifaires plus ou moins avantageuses.

Vu l'évolution de la demande, plus rien ne semble toutefois pouvoir arrêter les commissions par boutons. Brack.ch, le numéro 5 des détaillants helvétiques spécialisés dans les ventes sur la Toile, a lui-même lancé ses propres «ventes par bouton» l'automne dernier. La société saint-galloise Swiss e-Commerce Academy GmbH décrit elle-même la prochaine étape décisive dans le shopping en ligne: les engins d'électroménager passant eux-mêmes commande auprès des distributeurs. Ainsi les aspirateurs se mobiliseront-ils pour ne pas être à court de sac, les machines à laver prendront soin de ne pas manquer de lessive et les machines à café resteront vigilantes.

Tels sont les progrès annoncés de la digitalisation à la maison.