Programme de réintroductionNouvelle naissance d’un aiglon en Haute-Savoie
La couvée 2023 du programme de réintroduction du pygargue à queue blanche s’annonce prometteuse. Huit couples d’aigles ont pondu des œufs.

L’année 2023 s’annonce sous de bons auspices pour le programme de réintroduction du pygargue à queue blanche dans l’arc lémanique. Moins d’un an après avoir donné naissance au tout premier aiglon de ce projet inédit, Kaaba et Roy, une femelle et un mâle de 14 et 16 ans, viennent d’inaugurer la deuxième couvée. Un couple décidément très fécond. Leur nouvel oisillon a cassé sa coquille le 11 mars. Il est le premier de l’année dans les volières du parc des Aigles du Léman, à Sciez (Haute-Savoie).
«Nous sommes pleins d’espoir car en 2023, nous avons beaucoup de couples qui ont des œufs.»
Il ne sera pas seul longtemps, puisque ce sont en tout huit couples qui ont pondu des œufs. Tous n’écloront pas, mais c’est quand même un signe très positif pour Jacques-Olivier Travers, fondateur des Aigles du Léman et initiateur du projet. «Nous savons que les naissances fluctuent selon les années, mais nous sommes pleins d’espoir car en 2023, nous avons beaucoup de couples qui ont des œufs.»
Les jeunes pygargues devraient être relâchés début septembre. L’an dernier, quatre aiglons avaient déjà été réintroduits avec succès. Ils étaient les pionniers de ce programme, dont l’originalité est que les rapaces se reproduisent sur le lieu même où les petits sont destinés à prendre leur envol dans le but de reconstituer une population. Le but étant de développer chez eux une mémoire philopatrique, qui les amènera, à l’âge de la puberté, à revenir se reproduire dans la région de leur naissance.
Aigles voyageurs
Le plus grand aigle d’Europe avait disparu du bassin lémanique il y a 130 ans, victime des chasseurs de trophées. Depuis l’été dernier, le pygargue à queue blanche plane à nouveau sur le lac, et bien au-delà. L’un d’eux, après être resté à quelques kilomètres de Sciez jusqu’à début mars, est ensuite parti pour un long périple le long du Danube, jusqu’à la frontière tchèque. Un autre s’est établi dans les montagnes entre Leysin et Gstaad, un autre encore au bord du lac de Neuchâtel et le dernier est parti en Bourgogne.
Si tout va bien, ils vivront en solitaire pendant trois ans, puis reviendront ici pour trouver un partenaire. Le programme de réintroduction s’étend jusqu’en 2030 et prévoit de relâcher environ 85 aiglons. La plupart partiront s’installer plus loin en Suisse et en France, mais deux à trois couples pourraient s’installer définitivement sur le bassin Lémanique.
Le public peut voir les jeunes rapaces grandir grâce aux caméras dans les nids, et ensuite suivre leurs déplacements grâce aux balises GPS dont ils seront équipés, en parrainant (pour 50 euros par an) un des couples du programme.
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