Politique cantonaleNouveaux droits politiques pour les étrangers: c’est non
Le Grand Conseil a voté ce vendredi contre un projet qui aurait fait de Genève un canton pionnier en Suisse.

À une voix près! Le Grand Conseil a refusé vendredi soir d’octroyer de nouveaux droits politiques aux étrangers par 49 voix contre 48. En cas d’égalité, c’est le président qui aurait eu à trancher. Et comme c’est le Vert François Lefort qui préside, il aurait sans doute voté oui. Genève en reste donc au seul droit de vote au niveau communal, obtenu en 2005 en votation populaire.
Il est vrai que le projet sur la table était maximaliste, puisque, en plus de l’éligibilité dans les communes, il proposait les droits complets au niveau cantonal après huit ans de résidence dans le pays. Ce qui aurait constitué une première en Suisse. Encore aurait-il fallu obtenir le feu vert du peuple, l’élargissement des droits politiques nécessitant une modification de la Constitution, et donc une votation populaire.
Porté à l’origine par la gauche et le PDC, le projet aurait pu théoriquement séduire une majorité d’élus. Mais le groupe PDC est aujourd’hui divisé sur la question, ce qui explique principalement les quelques voix manquantes.
Sur le fond, la droite et le MCG ont répété que l’octroi des droits politiques ne pouvait passer que par la naturalisation. C’est également la position du Conseil d’État, présentée par Serge Dal Busco: «Pour nous, la naturalisation est l’expression d’une intégration réussie», a-t-il notamment déclaré.
À gauche, on estime «qu’il est temps de rendre notre démocratie plus représentative» (la socialiste Xhevrie Osmani) et que «c’est une question de démocratie élémentaire» (Pierre Vanek d’Ensemble à Gauche). Ce ne sera visiblement pas pour cette fois.
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