L’épisode récent de canicule printanière – l’été n’est là que depuis mardi – a accéléré comme jamais l’appropriation de l’espace aquatique. Notre ville, qui a les deux, un lac et un fleuve, additionne ainsi les publics qui aiment l’eau. En un week-end, on aura comptabilisé plus de baigneurs que de marcheurs, entre la plage publique des Eaux-Vives, dépassant en fréquentation les Bains des Pâquis, et les bords du Rhône, colonisés du matin au soir.
À Bâle, à Berne et à Zurich, cette pratique de la baignade urbaine se transmet de père en fils depuis des générations. Chez nous, dix ans de recul à peine, depuis l’ouverture des plages éphémères en aval du pont de Sous-Terre. Hier encore, la peur des tourbillons éloignait les familles de ce fameux bassin ouvert filant, sur près de 800 mètres de long, en direction de la pointe de la Jonction. Aujourd’hui, en se jetant dans ce qui ne sera jamais une piscine, on n’a plus peur, mais on oublie d’apprendre.
Le rôle des professionnels du sauvetage est alors essentiel. Ce fleuve est d’abord le leur. D’habitude, nos décideurs attendent le milieu de l’été, quand tous les gens sont en vacances, pour enseigner les bons gestes, prévenir et sensibiliser. Les pompiers les devancent. Ils sont sur l’eau avant tout le monde avec un bateau flambant neuf qui montre l’exemple en matière de force préventive. Le mouvement est lancé. Sur les bords du fleuve, l’instruction pour tous a commencé. Genève apprend enfin à nager, à défaut de savoir conduire sur la route. C’est déjà ça.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Éditorial – Notre ville apprend à nager
Aujourd’hui, en se jetant dans ce qui ne sera jamais une piscine, on n’a plus peur, mais on oublie d’apprendre. Le rôle des professionnels du sauvetage est alors essentiel.