Notre histoireNotre état civil ancien est consultable en ligne
Les Archives d’Etat ont achevé la numérisation des registres des naissances et des décès.

La numérisation des répertoires et registres anciens conservés aux Archives d’Etat (AEG) a commencé il y a une dizaine d’années. Elle est maintenant achevée. Celle-ci concerne les baptêmes, les mariages et les décès sur le territoire genevois de la Réforme à 1798, puis sous le nom d’état civil dès cette date jusqu’en 1880. Ce qui est plus récent n’appartient pas encore au domaine public. C’est dire que les employés des AEG placeront encore longtemps des pages nouvelles dans l’appareil de numérisation.
Ces jours-ci, le travail continue dans le dépôt de la Terrassière où le technicien Stéphane Santarossa manie avec le plus grand soin des cahiers dont la machine saisit l’image pour la postérité. «Ce sont des documents choisis en fonction de l’intérêt qu’ils peuvent susciter dans le public, car le but de la numérisation est de mettre en ligne ce qui est le plus demandé, afin d’éviter la consultation trop fréquente d’originaux fragiles», explique Pierre Flückiger, archiviste d’Etat. «L’ensemble des pièces en possession des AEG ne sera jamais scanné.»
Après les registres du Conseil, ceux de l’état civil ont été mis en ligne en priorité car ils attirent de nombreux chercheurs. Ce dernier apport numérisé est considérable: 4’449’055 images correspondant à 2’208 documents numérisés pour l’état civil, ce qui représente 60% de la totalité des images numérisées disponibles en ligne sur Adhémar.
Qu’est-ce qu’Adhémar? C’est le nom de la base de données dans lequel le chercheur trouve les documents numérisés par les Archives d’Etat et la marche à suivre pour les consulter. Un outil connu et utilisé car rien qu’en 2021, 1’500’000 images ont été consultées sur le site internet des AEG au cours de 33’000 visites par 13’000 visiteurs uniques. Cette base existe depuis 2006. Les AEG figurent parmi les premières institutions d’archives en Suisse à mettre en ligne des images numérisées de documents de toute nature.
Concernant l’état civil, la recherche commence ainsi: à l’adresse https://ge.ch/archives on trouve tout de suite les mots Archives, Base de données, Accéder à la base de données Adhémar. Lorsqu’on y est, deux formulaires de recherches s’affichent: «Recherche de documents numérisés» et «Recherche dans la base de données». En guise d’essai, cherchons la trace d’un grand Genevois d’autrefois dans les registres en ligne. Jean-Jacques Rousseau par exemple.
A la recherche de Rousseau
Pour commencer, allons dans le premier formulaire de recherche appelé «Recherche de documents numérisés». En y sélectionnant «Répertoires de l’état civil» et en cliquant sur «Rechercher», on trouve le répertoire des baptêmes dès 1550, classés par ordre alphabétique des baptisés dans plusieurs cahiers successifs contenant chacun quelques années. Jean-Jacques Rousseau étant né en 1712, on sélectionne les dates 1701-1713. Des Rousseau, il y en a plusieurs à choix pendant ces années-là. La ligne consacrée à Jean-Jacques, baptisé à Saint-Pierre le 4 juillet 1712, se trouve entre celle d’un Pierre et celle d’un Isaac Rousseau, dont les pères s’appellent David. Ce même prénom est attribué par erreur au père de Jean-Jacques, qui s’appelle en réalité Isaac. Ce dernier prénom figure quelques lignes plus haut, là où le baptême du frère aîné de Jean-Jacques, François Rousseau, est inscrit avec la date du 20 mars 1705 et les lettres S.G. qui signifient Saint-Germain ou Saint-Gervais. Les lettres S.P. et M. signalent Saint-Pierre et la Madeleine.
Sachant maintenant que Jean-Jacques Rousseau a été baptisé à Saint-Pierre, passons du répertoire au registre des baptêmes de cette paroisse pour l’année 1712. Retour à «Recherche de documents numérisés» , en choisissant cette fois-ci «Registres des baptêmes en mariages de la paroisse protestante de Saint-Pierre». Le cahier qui nous intéresse couvre les années 1699 à 1712. On peut le feuilleter sur écran et l’agrandir pour un confort de lecture excellent. Nous voici devant la page soigneusement manuscrite du registre des baptêmes, tenu celui-là dans l’ordre chronologique des cérémonies. On lit en juillet 1712: «Jean-Jaques Rousseau (Jaques sans c!) Rousseau, fils de David (toujours la même erreur) Rousseau et de Susanne Bernard, né le 28 juin, présenté par Jean-Jaques Valençan, baptisé le 4 juillet par Sp. Sénebier».
Le jour du baptême de son fils, la mère de Jean-Jacques vivait encore. Le 7 juillet du même été, elle rendait le dernier soupir. On part à la recherche de ce décès précoce en choisissant sous «Recherche de documents numérisés»: «Répertoire des décès de la ville de A à Z de 1702 à 1728». Sous Rousseau, nous voilà renvoyés au nom de la défunte avant son mariage - Bernard – mais elle n’y est pas. Où la chercher? Toujours en partant de «Recherche de documents numérisés», je fonce vers le «Livre des morts de la Ville de Genève» correspondant à l’été 1712. Pas de chance, il manque à l’appel, ce qui explique pourquoi le «Répertoire des décès» précédemment consulté ne contient pas celui de Susanne Rousseau née Bernard.
«Il y a des registres qui manquent, déplore Pierre Flückiger, notamment le «Livre des morts» de l’époque de l’Escalade, dont on dit qu’il aurait été emporté dans un château savoyard...»
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