No'Photo ouvre grand les yeux
La 2e édition de la biennale photographique genevoise s'étoffe largement. Deux semaines durant, elle sustentera tous les appétits.
Il y a deux ans, No'Photo, premier du nom, s'était sobrement contenté d'une nocturne. La mouture 2019 s'annonce autrement plus ambitieuse. Du 21 septembre au 5 octobre prochain, la Ville de Genève reconduit son rendez-vous automnal avec la photographie, instaurant un rythme biennal et un programme substantiellement amplifié.
«En 2017, l'événement a rencontré son public, se réjouit Sami Kanaan, conseiller administratif à la tête de la Culture. C'est la preuve que la photographie est une forme d'expression qui mérite d'être soutenue et valorisée.» Appui que le magistrat a placé au cœur de sa politique culturelle, avec la création, notamment, d'une bourse pour la réalisation d'un projet documentaire ainsi que le lancement de la première enquête photographique genevoise.
Quinze jours durant, No'Photo exposera les travaux de plus de 100 artistes suisses et internationaux dans une vingtaine de lieux, parfois insolites – tels le temple de Plainpalais, les Ports Francs (par ailleurs partenaires de la manifestation) ou encore le bâtiment Arcoop à Carouge (lire ci-dessous) . Des expositions se tiendront aussi dans l'espace public, captant le regard des passants. La biennale s'ouvrira d'ailleurs le samedi 21 septembre à 18 h devant Uni Bastions, avec le vernissage de l'installation «Métamorphose», proposée par le photographe Mathieu Bernard-Reymond, en partenariat avec le collectif 1m83 et l'Université.
Divers pans d'histoire
Plaçant le curseur à la croisée de la photographie contemporaine et des collections patrimoniales, comme celles des Musées d'art et d'histoire ou du Centre d'iconographie genevoise, No'Photo couvre divers pans de l'histoire du huitième art, en particulier genevoise. On découvrira donc tant des portraits de célébrités pris par Nadar au XIXe siècle ou des visages saisis, des décennies plus tard, par Jean Mohr, que les figures de la littérature immortalisées depuis dix ans par les Genevoises Rebecca Bowring et Magali Dougados.
Les premiers seront projetés sur écran géant au Musée d'ethnographie, tandis que les secondes s'exposeront, en suspension, dans l'escalier d'honneur de la Société de lecture. Car, entendant la critique qui lui a été faite en 2017 de proposer essentiellement des projections, l'événement offrira, cet automne, davantage d'expositions physiques.
Artistes confirmés et jeunes pousses
No'Photo confirme également sa volonté de mettre en lumière les talents genevois. Il y a là des artistes confirmés, comme Christian Lutz et Lucas Olivet, vus tous deux aux cimaises des Rencontres photographiques d'Arles cet été. Lutz montre dans l'ancien Moulin à Danses de la zone industrielle de Châtelaine son saisissant «Partenaires particuliers», troisième volet documentant, sur mandat de la Ville, les pratiques sportives. Tandis qu'Olivet, lauréat de la Bourse photographique de Genève 2018, s'expose par deux fois avec «Medicine Tree» et «Kopiec Bonawentura». Les jeunes pousses du cru, à l'instar de Jean-Luc Andrianasolo, Esther Fayant ou le collectif_fact, auront aussi voix au chapitre: leurs travaux seront projetés au temple de Plainpalais et dans le foyer de l'Alhambra, lequel fera office de lieu d'accueil pour le public.
Riche de collaborations avec le Musée de l'Élysée, les Journées photographiques de Bienne, la Nuit de la photo de La Chaux-de-Fonds et le Festival Images Vevey, la manifestation du bout du lac culminera en une nocturne le samedi 28 septembre. Ce point d'orgue, qui ambitionne de concentrer «l'expérience photographique», permettra de s'immerger dans les images de 14 h à une heure du matin, le tout gratuitement, avec le concours de vélos-taxis en cas de coup de fatigue.
Enfin, pour ceux qui ne sauraient plus où donner de l'œil dans cette matière pléthorique, la Ville a mitonné trois parcours thématiques. L'édition 2019 de No'Photo fera en outre l'objet d'un catalogue, disponible pour la modique somme de 5 francs.
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Les diverses images de l'amour à Arcoop
Vingt-six photographes suisses et internationaux, un édifice industriel exceptionnel et un thème inépuisable: voilà la proposition d'Arcoop Wall Project (AWP), un festival fraîchement mis en orbite dans la galaxie photo genevoise. Soutenue par la Ville dans le cadre de No'Photo, la première édition de cette manifestation gratuite a pour titre «Amour(s)». Elle se tiendra dans le bâtiment Arcoop à la rue des Noirettes à Carouge, du 28 septembre au 13 octobre.
Conçu par l'Association Espace JB, l'événement vise à promouvoir la photographie, en particulier documentaire, auprès du grand public. On y découvrira des travaux des années 50 à nos jours, sur la thématique universelle de l'amour. Cet immeuble, érigé en 1958 par les architectes Honegger Frères pour y faire venir les artisans, se prête idéalement au médium de la photographie.
Les clichés seront exposées sur ses cinq étages, où courent des galeries ouvertes sur une vaste cour intérieure. «On montre une quinzaine d'images pour chaque artiste», explique Jörg Brockmann, commissaire de l'événement et directeur de l'espace qui porte son nom. Elles seront mises en page sur de grands posters et affichées entre les divers ateliers en activité qu'héberge le bâtiment.
Visible durant trois week-ends et deux semaines, le festival s'articulera autour de trois points forts. Son ouverture, d'abord, calée sur la nocturne de No'Photo le samedi 28 septembre, sera l'occasion d'une grande fête avec DJ et food trucks, de projections, du vernissage de l'exposition de Guillaume Perret présentée par la galerie Focale (Nyon) et d'une rencontre avec des libraires. Samedi 5 et dimanche 6 octobre, les jeunes photographes auront l'opportunité de faire lire leur portfolio par des professionnels, afin, peut-être, de se faire repérer. Et le jeudi 10 octobre, une conférence sur «le cerveau amoureux» sera organisée en collaboration avec l'Université de Genève et son Centre interfacultaire pour les sciences affectives. «J'aime conjuguer la photo, qui se donne à voir, avec l'analyse scientifique de ce qui est perçu, souligne Jörg Brockmann. Une façon, ici, de lier art, neurosciences et amour.»
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