
Genève, 19 avril
Drapée dans le blanc de son drapeau, la Confédération brandit sa neutralité pour refuser toute transaction commerciale sur les armes qui pourraient arriver en Ukraine. Ne pas venir en aide à un pays manifestement agressé par un grand voisin: est-ce vraiment faire preuve de neutralité ou plutôt montrer sa crainte de froisser le détestable voisin, qui contribue si bien à la richesse de la Confédération?
Que ce soit par les fonds d’oligarques toujours au chaud au fond des coffres d’établissements très discrets ou les taxes sur les revenus de commerces (pétroliers entre autres) toujours gérés en Suisse (à Genève essentiellement).
Le Secrétariat d’État à l’économie reste d’ailleurs bien aveugle à l’enregistrement de petites entités dans des fiduciaires du bord du lac, sous-traitants zélés de grands opérateurs officiellement sur liste noire pour s’aligner sur les embargos européens.
Pour plus de détails, procurez-vous le dernier numéro de «Public Eye», c’est édifiant! Difficile de ne pas voir dans ces comportements un penchant non avoué à aider la Russie en ne contribuant pas à aider l’Ukraine… La neutralité n’existe pas, ce n’est qu’un concept abstrait, et y faire référence relève hélas d’une certaine lâcheté.
Pascal Boegli
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Lettre du jour – Neutralité ou lâcheté?