Théâtre à GenèveNeuf jeunes talents posent cette semaine les planches du futur
Avec le printemps, le festival C’est déjà demain revient pour la onzième fois montrer aux Genevois de quel bois se chauffe la relève théâtrale.

Le rendez-vous appâte chaque année les programmateurs de théâtres romands qui, petit panier sous le bras et liste à commission en tête, viennent compléter une prochaine affiche de saison. Il allèche également les simples consommateurs de spectacles, curieux de flairer les tendances au sein de la jeune création régionale. Mais il draine encore une catégorie à part de spectateurs combinant les deux qualités: ceux qui ont, pendant la Fête du Théâtre automnale, contribué par leurs votes à élire les primipares sélectionnées.

Elles sont ainsi neuf compagnies, pour cette 11e édition de C’est déjà demain (CDD.11), à se produire sur quatre scènes genevoises. En tant que coïnitiateur de la manifestation en 2010 (avec, à l’époque, la Comédie des Philosophes), le théâtre de la Queue-d’Arve rafle la part du Loup de la programmation, avec six premiers ou deuxièmes projets. Le Grütli, Saint-Gervais et L’Abri-Madeleine, eux, en accueillent chacun un. Pour faire son choix et se procurer des billets, si aucun site internet n’est encore dévolu au festival, les serveurs des institutions partenaires regroupent les informations essentielles.

Sur le tremplin géant qu’est CDD rebondissent aussi bien des spectacles de bachelor ou de master, des maquettes de pièces en cours de gestation, des projets pilotes ou des bancs d’essai. Tout ce qui sent bon la sève et le bois vert. Vitalité promise également à l’occasion d’une soirée dansante organisée samedi soir au Loup toujours, lors de laquelle officieront deux artistes associés de L’Abri, les DJ Glaire Waldork (aka Baptiste Cazaux) et Être Peintre (aka Nelson Schaub).

La comédienne Émilie Cavalieri, récente diplômée de la Manufacture, sera la première émergente à saluer son public les 25 et 26 avril. Sa compagnie La Madrague semble bien nommée pour signer «Qu’Elle en soit ainsi», une partie d’auto-séduction jouée lors d’une soirée en solitaire autour d’un bon petit plat.
Sous une forme tout aussi courte et légère (une demi-heure environ), le duo Lou Golaz-Alix Henzelin mettra en dialogue aux mêmes dates les figures d’Antigone, de Marilyn Monroe et de la féministe Anne Carson. S’intercalera encore ces mardi et mercredi la joute verbale «RC», lors de laquelle Jérémie Nicolet rappera contre lui-même.

Ils seront sept membres du collectif jurassien BESILI TRAFIC, en revanche, à livrer à travers leur première création, «La Maison d’en haut» (28 et 29 avril), le récit d’un village confronté à son propre effondrement depuis l’apparition d’un trou en son centre.
Dans «Schönheit wird bezahlt», le designer Jean-Marie Fahy performera les mêmes soirs un strip-tease inversé, interrogeant les notions de couches, de stéréotypes et de voyeurisme. Toujours cette fin de semaine, Quentin Teixeira tâchera quant à lui dans «Les Aventures de Peer» de ressusciter sa mère en puisant aux contes nordiques et au croisement des disciplines artistiques.
Pendant ce temps, sur les autres plateaux impliqués, le Valaisan Émeric Cheseaux fera «La Révérence» devant tous ceux qui ont accompagné ses divers coming out adolescents, l’actrice Piera Bellato entrera en communion avec un chêne dans «Merci pour cette danse», et la Genevoise Lamya Moussa adressera au milieu de l’art contemporain un bien ironique «Thank You, Paul».
C’est déjà demain, du 25 au 30 avril au Théâtre du Loup, au Théâtre du Grütli, au Théâtre Saint-Gervais et à L’Abri.
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