
Gordola (TI), 21 mars
Il va falloir refaire le jeu du Monopoly sans Credit Suisse de la Paradeplatz à Zurich, valeur 8000 francs. Je me revois mettant mes sous dans ma jolie crousille que j’allais vider de temps en temps avec ma maman et mes parents sur un carnet qu’ils gardaient comme la prunelle de leurs yeux: «C’est pour quand tu seras grande».
Selon les experts, les directions successives nous ont bernés et même nos sages n’ont rien vu venir. Peut-être plus préoccupés par les tremblements de terre, guerres, élections, virus, Trump ou réchauffement. Des pontes sont licenciés avec des royalties à plus pouvoir compter les zéros. Et nous, pauvres ignorants, nous nous saignons avec des primes d’assurance qui ont pris non pas l’ascenseur mais la fusée.
Un de nos fleurons s’éclipse sans état d’âme envers ses clients, ses employés et les petits Suisses, si fiers de cette prestigieuse banque. Mon oncle y a travaillé avec fierté, comme au temps de la jolie compagnie Swissair.
Je suis déçue, plutôt outrée. Je suis peinée de devoir me rendre à l’évidence que l’année de mes 69 ans, je dois dire, comme les vieux, que c’était mieux avant. Mes biens chers frères, mes bien chères soeurs, comme Eddy Mitchell le chante, «Faites vos prières du soir, pas de boogie woogie avant la débâcle de la 2e banque de Suisse». Levons la main droite et jurons de ne plus être simples d’esprit. Vive la Suisse sans magouilles!
Danièle Bourquin
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Lettre du jour – Ne soyons plus simples d’esprit