Il y a de quoi déprimer. En ces temps de crise climatique et écologique, le bois certifié représentait une lueur d’espoir, la promesse de forêts exploitées dans le respect de la nature. Hélas, l’enquête internationale que nous publions aujourd’hui montre que les labels sur le bois «vert» cachent parfois des mensonges grossiers.
Faux charbon de bois FSC à la Migros, faux labels FSC sur du mobilier Aldi, pellets (granulés utilisés pour le chauffage) qui ne viennent pas de «résidus de bois suisse», mais de forêts roumaines victimes de coupes rases… La liste des tromperies que nous avons identifiées est longue. Au point de mettre fondamentalement en doute la fiabilité des labels écologiques dans l’industrie du bois.
Que faire? Il n’y a pas de remède simple à l’écoblanchiment (ou greenwashing). L’idée de base derrière les labels comme FSC – le consommateur, par son geste d’achat, peut favoriser des pratiques durables – n’a pas perdu tout son sens. À condition de se montrer plus exigeant, voire méfiant.
Selon Greenpeace, qui a quitté le système FSC il y a plusieurs années, il vaut la peine de se renseigner auprès du personnel de vente pour connaître la provenance réelle du bois qu’on achète. Le bois local doit être privilégié – à condition d’avoir des indications crédibles sur son origine. Et certains labels problématiques (comme «FSC Mix», qui mélange bois certifié et non-certifié) doivent être évités.
Surtout, il faut abandonner l’idée que consommer des produits labellisés serait bon pour l’environnement. L’exploitation forestière est par essence destructrice – mais on peut en limiter les effets négatifs, par exemple en consommant moins.
L’ère de l’abondance est terminée, disait Emmanuel Macron. Celle de la bonne conscience procurée par les labels aussi.
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Éditorial sur la déforestation – Ne pas se fier aveuglément aux labels «verts»
Les promesses écologiques de l’industrie forestière sont parfois trompeuses. C’est à nous, consommateurs, de questionner la provenance du bois que nous achetons.