Patrick Odier sur la finance verte et l’actualité«Ne demandons pas à la finance de dire ce qui est permis et interdit»
Patrick Odier, associé-gérant senior chez Lombard Odier, président de Building Bridges, s’exprime sur les critiques adressées à la finance «verte». Il s’inquiète aussi de l’isolement de la Suisse face à l’Europe.

La finance durable est aujourd’hui sous le feu des critiques, y compris de la part de l’hebdomadaire «The Economist», qui juge que les critères sont flous et font l’objet de manipulations, voire de greenwashing. Faut-il tout arrêter?
Non. Il n’est pas anormal d’assister aujourd’hui à un certain nombre de critiques dans la mise en œuvre d’une activité financière orientée vers la durabilité. Pourquoi? Parce que la problématique de la durabilité elle-même est complexe à appréhender, y compris par la finance. La croissance économique que l’on connaît aujourd’hui, avec ses dégâts collatéraux importants, ne peut plus être ignorée et doit être réorientée de manière que sa poursuite ne soit plus dommageable pour le climat, la nature et notre survie.